Il y a de cela un peu plus de deux mois, le ministère de la Justice, par l'intermédiaire du directeur général des affaires judiciaires et juridiques, Mokhtar Lakhdari, avait déclaré face à des journalistes, ne s'attendant certainement pas à la nouvelle qui allait tomber, qu'un texte était en préparation pour «fixer les conditions d'accès à l'information, documents et statistiques», et que le texte fixera «les moyens de recours mis à la disposition du citoyen, et les cas de recours à la justice». Cette passerelle longtemps attendue, pas seulement par les professionnels de la presse sur le droit d'accès à l'information, mais également par les chercheurs, et autres historiens consolidera la démocratie dans une Algérie qui a soif de lever certaines entraves, qui restent, au demeurant, encore sous la couverture du secret. Monsieur Mokhtar Lakhdari a prononcé cette info lors d'une visio-conférence animée par la directrice du bureau de la politique d'information au département de la Justice des Etats-Unis, Mme Mélanie Ann Pustay. Une telle loi, protégeant et facilitant l'accès aux réalités évènementielles des journalistes, notamment ceux qui travaillent dans le domaine de l'investigation, permettra avec ce droit à l'information de consacrer pleinement la liberté de la presse dans une conjoncture politique qui en a tant besoin, surtout en matière de lutte contre les ravages de la corruption, et ses corrolaires sur l'économie nationale. Ce droit essentiel de l'accès à l'information est souvent refusé aux journalistes d'investigation, cherchant à fouiner sur des accusations auprès d'administrations concernées, sous le fallacieux prétexte qui ne peuvent collaborer avec les enquêteurs, sous peine de violer des secrets professionnels. Les journalistes sont souvent attaqués devant les tribunaux, par les contrevenants «supposés» aux lois de la République pour diffamation, nonobstant que les juges demandent souvent à ce que les preuves ayant motivé les publications soient produites devant la cour. L'Algérie en promulguant cette loi d'accès à l'information ne fera que rattraper un retard qu'elle accuse sur bon nombre de pays démocratiques, notamment en s'alignant sur les pays comme la Maroc ou la Tunisie, où le droit d'accès à l'information est en vigueur depuis la chute du dictateur Ben Ali en 2011. L'Algérie ne fait aujourd'hui que s'aligner sur les lois internationales qu'elle a ratifiées. Une telle loi exige quelques réaménagements dont le statut général de la Fonction publique, en ce qui a trait à la protection du secret professionnel. Plus de transparence dans la gestion des affaires publiques ne peut qu'agrandir l'Algérie dans le forum des nations, et ne qu'être que profitable aux générations futures.