Jamais le sport algérien n'a donné une aussi piètre image. Après les différents scandales chez les «footballeurs», corruption, disputes lors de l'assemblée générale extraordinaire, le virus a gagné l'instance suprême du sport algérien. En fait, on assiste à un véritable règlement de compte entre les pouvoirs publics et le président sortant du Comité olympique et sportif algérien (COA), Mustapha Berraf qui a annoncé sa candidature il y a quelques semaines. Et pourtant. Ce sont ces mêmes pouvoirs publics qui ont volé au secours du président du COA après la débâcle des Jeux olympiques de Rio. Les médias algériens avaient relayé les différentes informations liées à la préparation et autres déclarations des entraîneurs et athlètes qui dénonçaient une mauvaise préparation faute de moyens, ou peu, c'était selon les cas. Beaucoup aussi avait été dit sur des «prétendues malversations», selon un ancien membre du bureau exécutif du COA qui avait fini par démissionner sans que le ministère de la Jeunesse et des Sports n'intervienne. Puis, changement de cap. Les élections arrivent à grands pas, l'assemblée générale élective est prévue le samedi 27 mai à Alger. La tutelle en profite pour demander des comptes au COA, et de justifier certaines dépenses. Tour à tour, le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le MJS El Hadi Ould Ali avaient déclaré que «ceux qui ont échoué doivent partir (...)» Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour réagir. Si l'on ne veut plus de Mustapha Berraf, qu'on le fasse savoir. S'il est inéligible, qu'on nous le dise. Cependant, s'il y a ingérence, les pouvoirs publics algériens devront assumer leur choix. Le Comité olympique international veille au grain. D'ailleurs, l'ancien président de la Fédération algérienne de cyclisme Rachid Fezouine a dénoncé, dans une déclaration à la chaîne de télévision Ennahar, son exclusion de la course à la présidence du COA par la commission électorale présidée par Rabah Bouarifi. «Si ma candidature est rejetée, je saisirai le CIO. C'est une question de principe. On me colle une affaire de justice qui n'en est pas une. J'avais déjà été empêché de me présenter lors de l'AGE de la FAC, ce qui était une injustice, cette fois, je ne me laisserai pas faire», a déclaré Fezouine avant d'ajouter qu'il se «retirerait au profit de Sid Ali Lebib» tout en sollicitant le CIO pour «recouvrer ses droits». La commission électorale du Comité olympique et sportif algérien (COA) a, pour sa part, annoncé dimanche avoir «retenu trois dossiers dans la course à la présidence de l'instance, ainsi que 24 autres pour le bureau exécutif, au lendemain de sa réunion». Sont candidats à la présidence du COA : Abdelhakim Dib, l'actuel président de la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA), Sid Ali Lebib, l'ancien président de la Fédération algérienne de judo (FAJ) et ex-ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), et enfin le président sortant, Mustapha Berraf. «Rachid Fezouine et Rabah Madoui étaient également candidats à la présidence du COA, mais finalement, leurs dossiers n'ont pas été retenus, car ils ne font pas partie des membres de l'assemblée générale de l'instance. La commission électorale a dû rejeter également deux des 26 dossiers qui ont été présentés pour le bureau exécutif de l'instance. Ainsi, seuls trois dossiers pour la présidence et 24 pour le bureau exécutif ont été retenus», a expliqué à l'APS Rabah Bouarifi avant d'ajouter qu'«en l'absence d'une commission de recours, les candidats qui se sentent lésés par les décisions qui ont été prises jusqu'ici, peuvent s'adresser directement à la commission électorale du COA pour faire entendre leur requête».