«Hagarin». C'était le mot très prononcé par les mécontents postulants aux logements sociaux ajournés dans la commune d'Aïn Témouchent, qui a connu avant-hier jeudi une journée très mouvementée. Des centaines de citoyens, hommes et femmes, ont pris d'assaut le siège de la daïra et de la wilaya pour contester la liste des 695 bénéficiaires de logements sociaux. En ce moment, le wali d'Aïn Témouchent, Hamou Ahmed Touladi, est au bord de la mer méditerranée sur la plage de Rechgoun 1 dans la commune de Bénisaf pour donner le coup d'envoi de la saison estivale 2017. En effet, ces habitants se sont réveillés très tôt pour voire les listes des bénéficiaires des 695 logements sociaux dans cette commune. Certains d'entre eux sont venus pour la confirmation et les autres pour plaider. La colère des postulants non retenus était immense et très critique. Fort heureusement que cette date ne coïncidait pas avec le premier jour de Ramadan. La circulation routière a été perturbée par des groupuscules de citoyens protestant, les automobilistes, les chauffeurs de bus et de taxi ont souffert car les policiers ont fermé certaines arêtières. Au pied de cet édifice administratif, un imposant dispositif sécuritaire a été déployé. Du côté des postulants, l'atmosphère était explosive. Des femmes évanouies sur le sol, des cris et insultes hagarine adressés aux responsables fusaient de partout, tentatives de suicide et d'immolation, disputés. C'est une très triste scène vécue cette wilaya moudjahida après celle qui été marquée par la mort d'un citoyen tabassé par des policiers. De graves accusations ont été portées contre les membres de la commission de daïra de distribution logements sociaux. Y a-t-il des dépassements ? Il a été constaté que des postulants déposant leurs dossiers en 2016, des célibataires sont portés sur la liste alors que d'autres datant de 1998, 2001, mariés avec enfants menaient une vie de SDF ont été ajournés sans la moindre justification. Courageusement, la citoyenne Goumbri Fatiha, fille de moudjahid, a fustigé les responsables ; «Je suis sinistrée depuis le séisme de 1999. J'ai été victime d'une première hogra par les autorités locales qui n'ont pas daigné me reloger avec mes enfants au mémé titre que les autres familles sinistrées. J'ai refait un dossier en 2001 sans aucune satisfaction à ce jour. J'ai établi des dizaines de recours écrits au wali et des d'audiences au chef de daïra. Actuellement, j'élisais domicile dans une baraque dans la zone d'activité. C'est du Hogra». Similairement, Kerarma Houari, âgé de 54 ans et père de 4 enfants vivant dans un F1 dans cité Meziane, a postulé pour un logement social depuis 1998. «C'est de l'injustice que j'ai dénoncée aux autorités supérieures du pays.» Les écrits en témoignent. A chaque fois, le servie concerné me demande de lui apporter la carte grise. Qu'on m'expliqué les raisons de ce refus de m'attribuer ce logement.» Selon les informations recueillies, plus de 800 recours ont été déposés durant la demi-journée en attendant les jours étant donné que la réglementation prévoit un délai de 8 jours. Compte tenu des précédentes expériences, beaucoup de ces infortunés postulants n'accordent aucune importance à ce recours qui en principe sa commission soit préside par le wali.» Les dés sont jetés, la commission de recours ne va pas réexaminer tous les dossiers. Le recours est un calmant. «Kayan Rabi», lance Megharbi Hajira, sans toit depuis 2008. Et pourtant, ce premier responsable a déclaré officiellement qu'un quota de plus de 850 unités de logements sera distribué après les élections législatives et que la priorité sera accordée aux anciens dossiers. Vu l'absence du chef de la daïra d'Aïn Temouchent en convalescence, la wali a confié la présidence de la commission de distribution à madame la chef de la daïra d'Aïn Kihel, nouvellement promue à ce rang. Ainsi, beaucoup de bruits et de rumeurs ont circulé au sujet de la composante de cette commission et de leur tâche. Le président de l'APC en fin de son mandat était très sollicité. Et comme tous les Témouchentois savent que cette commission de distribution est souveraine et que ses membres ne sont pas des saints. L'Etat doit intervenir pour veiller à la bonne marche des commissions de distribution de logements. L'impunité doit cesser. Qu'il soit membre de la commission ou postulant fournissant de fausses informations soit sévèrement sanctionné, espèrent les citoyens.