Plus de 3 400 migrants ont été secourus tandis que 10 ont été retrouvés sans vie lors d'opérations délicates vendredi au large de la Libye, qui portent le total des secours à environ 10 000 personnes en quatre jours, selon les gardes-côtes italiens et libyens. Vendredi, plus de 1 230 personnes ont été récupérées par des navires libyens et reconduits à Tripoli ou à Sawiya, à 50 km plus à l'ouest, tandis que les 2 200 autres l'ont été par des navires militaires ou commerciaux coordonnés par les gardes-côtes italiens et devaient être conduits en Italie. Les gardes-côtes italiens ont aussi fait état de 10 personnes retrouvées mortes lors de ces opérations, sans préciser dans quelles circonstances. Beaucoup de migrants se noient en mer, comme les 35 retrouvés morts mercredi quand une grosse vague a jeté des centaines de migrants à l'eau, mais d'autres meurent de froid, de déshydratation ou encore asphyxiés dans les embarcations surchargées. Si le flux des arrivées en Italie reste important, la vague de ces derniers jours n'a rien d'exceptionnel: fin mai 2016, plus de 13 000 personnes avaient été secourues en 5 jours, tandis que plus d'un millier d'autres avaient trouvé la mort. Tous veulent à tout prix éviter de retourner en Libye, où beaucoup de migrants subissent extorsions, violences, viols, tortures et meurtres. Dans les ports du sud de l'Italie, la journée a été chargée vendredi et les débarquements se poursuivaient samedi. Le Phoenix de l'ONG maltaise Moas est ainsi arrivé à Crotone (sud) avec à son bord près de 600 migrants et les corps de la plupart des victimes de mercredi. Et tandis qu'un navire de la marine italienne avait vu une jeune Somalienne accoucher d'une petite fille vendredi matin, l'équipe médicale du Phoenix n'a pour sa part pas pu empêcher la fausse couche d'une femme enceinte de six mois qui venait de reconnaître son fils de 7 ans parmi les corps des petits noyés. En raison du sommet du G7 à Taormina, en Sicile, les débarquements ont été interdits toute la semaine dans l'île, ce qui a rallongé de 24 heures le trajet des navires de secours vers l'Italie et retardé leur retour sur la zone des secours, où il a fallu faire appel à de nombreux navires commerciaux. Or ces navires ne sont pas équipés pour les secours, et n'ont pas à bord les vivres, l'eau ou les sanitaires pour transporter des centaines de personnes pendant 48 heures.