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Infirmier burundais et pris en charge en Ouganda
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 05 - 2017

Bosco travaille dans l'hôpital de l'installation de Nakivale, où il aide tant les réfugiés que les habitants. Confronté lui-même à un problème de santé, ses collègues ougandais se sont mobilisés pour lui.
Bosco commence sa journée de travail à huit heures du matin. Vêtu d'une blouse blanche, il se dirige directement vers le service de pédiatrie où tous les lits sont occupés. Atteints par la malaria, de nombreux enfants tremblent de fièvre sous leurs couvertures. Quelques nourrissons sous-alimentés sont nourris par perfusion. Bosco examine ses petits patients avec un geste doux par-ci et un «je suis désolé» venu tout droit du cœur lorsqu'un patient crie de douleur. Les mamans inquiètes semblent trouver un peu de réconfort à travers la chaleur humaine avec laquelle il prodigue ses soins. «C'est une énorme responsabilité de sauver des vies», dit-il. «C'est ce que j'ai toujours voulu faire et je ne changerai de travail pour rien au monde.» Réfugié du Burundi et âgé de 35 ans, Bosco travaille comme infirmier dans un centre de soins du campement de Nakivale, à quelque 300 kilomètres à l'ouest de la capitale ougandaise de Kampala. « Je suis tellement reconnaissant d'avoir pu utiliser mes compétences et mes qualifications pour faire ce que j'adore faire. » Ce dispensaire est l'un des 70 centres de soins en Ouganda qui offrent des soins tant aux réfugiés qu'aux habitants dans la cadre d'un ‘programme national de prestation de services intégrés'. Soutenu par un financement régulier, le centre de soins de Nakivale a grandi en taille et en capacité d'accueil au cours des années, suivant ainsi la croissance de la population de réfugiés. Aujourd'hui, le centre est au service de plus de 120 000 réfugiés et de 40 000 Ougandais. Le programme de prestation de services intégrés permet également à des centres de soins comme celui de Nakivale d'employer tant des Ougandais que des réfugiés, en appliquant une procédure de sélection très compétitive. Ce processus a permis à Bosco de faire ce qui le passionne, soigner les autres. «Certains jours, il y a plus de résidents locaux que de réfugiés ici, surtout dans le département des services de nutrition , explique Bosco. «Peu importe qu'un patient vienne du village ou que ce soit un réfugié. Pour moi, tous ces gens ont besoin de soins et je les traite tous de la même manière.» Dans la salle des hommes, William, un Ougandais de 60 ans qui souffre de douleurs de poitrine, se redresse sur le bord de son lit tandis que Bosco examine sa respiration laborieuse. «Je viens dans cet hôpital chaque fois que je tombe malade. Ils parviennent à chaque fois à me remettre sur pied», explique-t-il. Bosco travaille à l'hôpital de l'installation de Nakivale et assure des soins aux réfugiés ainsi qu'aux habitants des communautés locales (en anglais) William vit à Ruhoko, un village à proximité de l'installation de Nakivale. Il raconte qu'il vient se faire soigner dans le centre depuis plus de 10 ans et qu'il a vu la qualité des services s'améliorer en même temps que le nombre de réfugiés augmentait. «Ils ont certainement plus de médicaments maintenant qu'autrefois. C'est une bonne chose que les réfugiés se soient installés ici. Nous vivons comme une grande communauté.» En 1998, Bosco s'est inscrit à l'école d'infirmiers de la province de Ngozi au Burundi et il a obtenu son diplôme d'infirmier en pleine guerre civile. «Il y avait tant de peur et d'incertitude à cette époque. Mes camarades de classe et moi, on passait une semaine sur deux à l'école et l'autre semaine à se cacher dans la brousse pour échapper aux hommes armés qui voulaient qu'on se batte.» En 2001, craignant d'être recruté de force et d'être happé par la violence, il a fait ses adieux à sa mère et il a d'abord traversé la frontière vers la Tanzanie avant de se rendre en Ouganda, emportant son diplôme d'infirmier dans son maigre balluchon. En quelques semaines, il était à Nakivale. Après avoir commencé il y a 16 ans à travailler comme bénévole dans la clinique, il a obtenu un contrat à temps plein en 2005, avec un salaire mensuel et des allocations familiales. «Je suis tellement reconnaissant d'avoir pu utiliser mes compétences et mes qualifications pour faire ce que j'adore faire», explique-t-il. «J'estime que je suis autosuffisant puisque je parviens à subvenir aux besoins de ma famille et à payer pour l'éducation de mes enfants. Ici, je vis dignement.» Il est à la fois reconnaissant et surpris par la ‘chaleur de l'accueil' qui lui a été réservé en Ouganda. «Je ne pensais pas que je parviendrais à trouver un emploi si gratifiant et à réaliser mon rêve à l'étranger.» La qualité de cet accueil a d'ailleurs été mise en évidence récemment lorsque Bosco est lui-même tombé malade. Après un diagnostic de cancer, il a dû se rendre au Kenya voisin pour le traitement. «Mes collègues ont levé les fonds nécessaires pour que je puisse payer l'intervention. Je ne sais pas où j'en serais maintenant s'ils n'avaient pas été là.» Mais Bosco doit encore subir d'autres traitements. Il espère maintenant une réinstallation dans un autre pays disposant de capacités de soins plus avancées. «L'Ouganda m'a tant donné mais, maintenant, je dois m'occuper de ma propre santé. Ma famille a besoin de moi et j'ai besoin d'elle.» La prestation de services intégrés qu'offre la clinique de Nakivale est un élément clé de la stratégie ReHoPe d'autonomisation des réfugiés et des populations d'accueil. Cette stratégie encourage les réfugiés et leurs hôtes à vivre ensemble comme une grande communauté et à être plus autosuffisants. «Les réfugiés et le peuple de l'Ouganda ont besoin de l'aide du monde» Le gouvernement octroie aux réfugiés la liberté de mouvement, le droit de travailler, de créer une entreprise et leur donne accès aux services publics tels que l'éducation, les soins de santé et la justice. Les réfugiés reçoivent également un lopin de terre, soit du gouvernement, soit des communautés locales, pour y construire leur maison et cultiver la terre. Mais avec plus de 1,25 million de réfugiés, dont plus de la moitié sont arrivés en moins d'un an, cette politique est menacée. Le pays dispose de ressources limitées et l'Ouganda ne peut continuer à soutenir un si grand nombre de réfugiés sans aide. «L'approche de l'Ouganda qui étend et protège les droits des réfugiés est tout à fait louable, mais elle ne suffit pas pour permettre aux réfugiés de réussir», explique Bornwell Kantande, le représentant du HCR, l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en Ouganda. Selon lui, la capacité des réfugiés à être réellement autosuffisants est directement liée aux ressources et aux investissements mis à disposition par les partenaires humanitaires et de développement. Pour apporter son soutien à la politique progressiste de l'Ouganda envers les réfugiés, la Banque mondiale a approuvé la demande de prêt de 50 millions d'USD de l'Ouganda et le HCR a promis 31 millions d'USD pour la stratégie ReHoPe. Toutefois, il demeure nécessaire pour les Etats membres - qui ont adopté le Cadre d'action global pour les réfugiés dans le cadre de la Déclaration de New York l'année dernière - de s'engager à aider des pays tels que l'Ouganda en accueillant un grand nombre de réfugiés et en versant de larges contributions aux programmes comme ReHoPe. Et Bornwell Kantandé de conclure : «Les réfugiés et le peuple de l'Ouganda ont besoin de l'aide du monde.»

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