Alors que jusque dans les années 1960, la consommation de drogue, dans les pays occidentaux, était un luxe réservé aux classes aisées (les pauvres «se droguaient » à l'alcool), une formidable explosion accompagnée d'une démocratisation a depuis lors secoué le monde. Au cours des cinquante dernières années, les services américains ont joué un rôle capital dans la naissance et le développement de ce cataclysme. Tandis que dans les pays producteurs (Asie du Sud-Est, Asie centrale, Amérique du Sud), le trafic encouragé, stimulé ou organisé par la CIA permettait et permet encore le financement occulte de la subversion locale, dans les ghettos de l'Occident, les drogues dures ne tuaient pas seulement les consommateurs, elles tuaient aussi dans l'œuf toute tentative de contestation politique. On faisait de la sorte d'une pierre deux coups. (Dans les années 1970, les autorités ont ainsi pu détruire le mouvement noir des Black Panthers et l'American Indian Movement des Amérindiens.) En 2009-2010, l'US Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) avoue avoir procuré des armes au cartel mexicain de la drogue dans le cadre de l'opération Fast and Furious (du nom d'un film de Rob Cohen de 2001). C'était, paraît-il, pour la bonne cause, afin de piéger les trafiquants. Ben voyons...Quand on sait que la violence liée au trafic a coûté la vie à 30.000 personnes rien que de 2006 à 2010, l'action de l'ATF prend un aspect tout particulier. Il est évident que ce qui se passe au Mexique depuis l'arrivée au pouvoir de Felipe Calderón (président non élu mis en place par Washington) serait impossible sans l'aide des autorités américaines : l'ATF fournit les armes, la DEA (Drug Enforcement Administration) laisse passer la drogue du Mexique vers les USA. Et de temps à autre, le cartel mexicain donne un petit coup de main aux Yankees, par exemple en octobre 2011, dans l'affaire du complot iranien. Décembre 2012 : Le scandaleux arrangement financier avec la banque HSBC prouve que la guerre contre la drogue n'est qu'une farce explique Matt Taibbi dans un article consacré au sujet : « Le responsable de « Fast and Furious » au ministère de la Justice, le vice-ministre Lanny Breuer, a signé un « accord" mettant fin à toutes les poursuites contre les dirigeants de la banque HSBC, après que ceux-ci aient avoué avoir blanchi pour près de deux milliards de dollars provenant du trafic de drogue avec le Mexique et la Colombie. Breuer est un des innombrables «conseillers» juifs d'Obama. Inutile de préciser que son ministère est implacable envers les petits délinquants. (A suivre)