En pleine crise économie induite par la chute des prix du pétrole, le FMI appelle l'Algérie, pays qui dépend des recettes pétrolières, à mettre en œuvre des réformes structurelles ambitieuses dans le but d'assurer la viabilité des finances publiques, réduire les déséquilibres extérieurs. C'est ce qu'a indiqué cette institution dans son dernier rapport sur l'économie algérienne. Des mesures pareilles pourraient «fournir une marge de manœuvre budgétaire pour opérer un ajustement plus progressif et plus propice à la croissance que celui prévu actuellement», a indiqué le FMI, estimant «nécessaire de poursuivre les réformes pour diversifier l'économie». Le Fonds a salué, à ce titre, les mesures prises pour améliorer le climat des affaires, ainsi que les travaux en cours sur une stratégie à long terme qui permettrait de refaçonner le modèle de croissance du pays. D'autre part, le FMI a salué les efforts déployés par l'Algérie pour s'adapter au choc pétrolier en soulignant l'importance des mesures prises en matière d'assainissement des finances publiques et d'amélioration du climat des affaires. «Les administrateurs saluent les efforts que les autorités déploient pour s'adapter au choc pétrolier», a noté le FMI dans son rapport, publié jeudi à Washington. Le Fonds constate que l'activité économique en Algérie a «été globalement résiliente en dépit des défis importants posés par la baisse des cours de pétrole». Selon ce rapport, la croissance économique est restée soutenue en 2016 s'établissant à 3,5%. Le Fonds a légèrement modifié ses prévisions de croissance pour 2017 en tablant désormais sur un taux de 1,3% contre 1,4% anticipé en avril dernier. Pour 2018, l'économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 0,7 % contre 0,6% prévu auparavant. L'institution de Bretton Woods précise que la croissance s'est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l'effet de la réduction des dépenses et est estimée à 2,9 % pour 2016. Le taux d'inflation est passé de 4,8 % en 2015 à 6,4 % en 2016 et se chiffrait à 7,7 %, en glissement annuel, en février 2017. Le taux de chômage s'est établi à 10,5 % en septembre 2016, selon les mêmes chiffres. La dette extérieure « reste très faible et devrait représenter 2,5% du Pib en 2017 et 2,7% en 2018, alors que le déficit budgétaire s'établirait cette année à moins de 3% contre moins 14% en 2016. Saluant « la détermination des autorités à poursuivre un assainissement soutenu des finances publiques », à moyen terme, le Fonds a exprimé son soutien aux mesures prises par le gouvernement pour réduire le déficit budgétaire. Ces mesures, rappelle-t-il, visent à augmenter les recettes hors hydrocarbures, maîtriser les dépenses courantes, poursuivre la réforme des subventions tout en protégeant les plus démunis, et accroître l'efficience de l'investissement public et en réduire le coût. Une gamme plus large d'options de financement pour faire face à la baisse des recettes pétrolières, l'institution de Bretton Woods recommande de recourir à « un éventail plus large de possibilités de financement de l'économie, y compris un recours prudent à l'endettement extérieur et la cession d'actifs publics tout en optant pour un taux de change plus flexible ». Le FMI note, par ailleurs, que les réserves internationales nettes de l'Algérie restent à « un niveau confortable », considérant qu'une plus grande flexibilité du taux de change, accompagnant l'assainissement des finances publiques et les réformes, contribueraient à réduire les déséquilibres extérieurs et à favoriser le développement du secteur privé. Les réserves brutes de l'Algérie ont représenté 22,5 mois d'importation en 2016 et devraient baisser à 19,5 mois cette année, selon les mêmes projections. Au plan monétaire, le Fonds s'est félicité de l'introduction par la Banque d'Algérie des opérations d'open market pour gérer la liquidité, suggérant d'éliminer les opérations de réescompte afin d'encourager les banques à gérer leurs liquidités de manière plus efficace.