Avec un Cristiano Ronaldo autour d'un doublé, le Real Madrid est devenu samedi contre la Juventus (4-1) la première équipe à conserver son titre en Ligue des champions depuis 1990. Buffon et la Juve, eux, ont perdu pour la quatrième fois de suite. Aucune équipe n'avait conservé son titre depuis la création d'une nouvelle formule de la Ligue des champions, en 1992. Avec un grand Cristiano Ronaldo, encore décisif en finale, le Real y est parvenu ce samedi à Cardiff face à la Juventus Turin (4-1). La consécration d'une équipe pour laquelle «la deuxième place ne vaut rien», dixit Raphaël Varane, et d'un entraîneur - Zinédine Zidane - déjà dans l'histoire, avec ses deux C1 en un an et demi à la tête du club. Et pourtant, on pensait la défense turinoise infranchissable, ou presque. Elle avait résisté à tous, à la «MSN» barcelonaise en quarts et à Monaco en demies. Mais contrairement aux Madrilènes, la Juventus ne connaît pas (ou plus) la recette en finale, et elle a encaissé samedi plus de buts que sur ses huit premiers mois de compétition. On aurait d'ailleurs tort de résumer cette finale à un duel entre la meilleure attaque et la meilleure défense de la compétition. Zinédine Zidane ne s'y était d'ailleurs pas risqué en conférence de presse, affirmant s'attendre «à un match ouvert». Le Français connaît trop bien la Juve pour sous-estimer son potentiel offensif, et les Turinois lui ont donné raison samedi : plus entreprenants en début de rencontre, plus agressifs sur le porteur du ballon, ils ont frappé les premiers - par Higuain (3e, 4e) - dans un début de match de haute intensité marqué par un arrêt réflexe de Navas devant Pjanic (7e). Ronaldo a bien ouvert le score (20e), mais contre le cours du jeu et avec un brin de réussite, sur la seule frappe cadrée par son équipe en première période. Plié en trois minutes Loin d'abdiquer, la Juve a vu ses efforts récompensés sept minutes plus tard, poussée par le vacarme étourdissant de ses tifosi sous le toit du Millennium. Huit secondes pour l'éternité, une transversale de Bonucci, le ballon qui ne touche plus terre et à la conclusion, ce retourné acrobatique délicieux de Mandzukic. On aurait alors pu penser la Juventus lancée, mais la mi-temps la coupa dans son élan, et il suffit au Real de trois minutes pour plier cette finale. Buffon rêvait d'inscrire son nom au palmarès de l'épreuve pour mettre fin de la plus belle des manières à son «conte de fées», mais il ne put rien sur la frappe lointaine de Casemiro, déviée par Khedira (61e). Pas plus que sur cette reprise de Ronaldo (64e), encore lui, sur un centre en bout de course d'un Modric étincelant. Vingt et un an après son dernier sacre, à Rome, contre l'Ajax des frères De Boer, la Ligue des champions s'est encore refusée à la Juventus, qui a désormais perdu ses quatre dernières finales (1997, 1998, 2003, 2015, 2017). Les deux buts du Real l'ont sonnée, elle a joué à l'envers en seconde période, et il a fallu attendre la 82e tir pour la revoir tirer au but, sur une tête de Sandro à côté du but de Navas. Ses remplaçants n'ont rien apporté, et Allegri ressassera sans doute longtemps l'exclusion de Cuadrado (84e), piégé par la fourberie de Ramos. C'est en revanche du banc du Real qu'est venu le quatrième but, par Asensio dans le temps additionnel. Anecdotique, mais cruel. Le joueur : Cristiano Ronaldo hommes de finales Devenu en avril le premier joueur de l'histoire à atteindre les 100 buts en Ligue des champions, auteur de deux triplés contre le Bayern (en quarts) et l'Atlético (en demies), Ronaldo a montré samedi qu'il était aussi un homme de finales. Le Portugais, préservé en Liga (aucun déplacement entre le 18 mars et le 17 mai), est arrivé à Cardiff dans une forme étincelante. Il a ainsi marqué le premier but, après avoir combiné avec Carjaval sur la droite, et le troisième, celui du break, qui a mis fin aux espoirs de la Juventus. Cerise sur le gâteau, il a doublé son meilleur ennemi, Lionel Messi, au classement des buteurs, et termine en tête pour la sixième fois - encore un record - avec 12 réalisations, tout en devenant le premier joueur à marquer dans trois finales de la version moderne de la C1.