La moitié de la population yéménite manque d'un accès à l'eau potable et les ONG ont de plus en plus de difficultés à travailler sur le terrain. Depuis la fin du mois d'avril, une épidémie de choléra s'étend à une vitesse exponentielle au Yémen. Les structures de santé, dévastées par plus de deux ans de conflit, sont incapables de contenir la catastrophe. Des premiers cas ont été signalés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dès octobre 2016 mais l'épidémie flambe de nouveau ce printemps : entre le 27 avril et le 30 mai, 65 041 cas ont été recensés. Au cours de la seule semaine du 15 au 22 mai, 18 000 nouveaux cas ont été signalés et entre 3 000 et 5 000 nouveaux cas sont désormais enregistrés chaque jour. 532 morts ont été dénombrés. Samedi 3 juin, le directeur régional de l'Unicef, Geert Cappelaere, estimait que 130 000 personnes au total pourraient être infectées d'ici deux semaines. Si dix-neuf des vingt-trois gouvernorats sont touchés, l'épidémie affecte principalement des régions contrôlées par les rebelles houthistes alliés à l'ex-président Ali Abdallah Saleh : la capitale, Sanaa, et sa région, ainsi que les gouvernorats d'Amran et de Hajja, situés dans le nord-ouest du pays. Ces zones font l'objet d'un blocus de la coalition internationale dirigée par l'Arabie saoudite, en guerre contre les rebelles depuis mars 2015. Bombardements de la coalition L'apparition du choléra s'ajoute à une menace de famine majeure : la sécurité alimentaire de 17 millions de personnes est menacée et 6,8 millions de Yéménites sont « à un pas de la famine », a rappelé, le 31 mai, le coordinateur des secours d'urgence des Nations unies, Stephen O'Brien. Ce dernier appelle la coalition internationale à ne pas lancer l'assaut sur le port d'Hodeïda, principale voie d'accès aux zones rebelles, dont l'activité a été drastiquement réduite par les bombardements et le blocus.