Coup de maître au théâtre régional de Béjaia qui, à peine relevé des effets des restrictions budgétaires, désormais levées, s'est remis à la production. Pour son premier coup de starter, le choix s'est porté sur l'œuvre de Kateb Yacine, «la Poudre d'intelligence». Un défi incontestable vu la complexité du moment, mais aussi la spécificité de l'auteur, qui n'est pas du reste méconnu des planches béjaouis et du réalisateur Djamel Abdelli qui a déjà signé «le Cadavre encerclée». Même si la traduction en kabyle œuvre du docteur en médecine et auteur en tamazight Amar Mezdad a emprunté pour le titre le joli concept «Aghebbar sallen» qu'on peut traduire par la poudre aux yeux, tout le reste aura été du travail accompli en 1975 aura été fidèle, même s'il en est que «traduire, c'est trahir» L'œuvre, qui a été adaptée en satire selon le metteur en scène, met en scène un jeune désigné par le sobriquet de «Chaqlala» qui vit une pauvreté récurrente jouit d'un esprit libre et d'un sens absurde, tourne en dérision l'arrogance, l'orgueil, la vanité et la bêtise des puissants. Il parvient à ridiculiser toute sortes d'obscurantismes inaccessibles, la feinter et la prendre en dérision. «Elle revisite davantage le mythe de Djeha dont l'éveil le place souvent en en avance qui doué de mille tours, se met en rivalité avec un sultanat en proie aux conseillés mal-intentionnés et de loin dépassés. La salle bondée comme un œuf lors de la générale s'est réjouie de la prestation et a répondu par ses rires et applaudissements répétés, face à une prestation qu'on peut qualifier juste de moyenne pour cette première. Les comédiens encadrés par Djohra Draghela à l'expérience avérée n'a pas pu, en cette première peser de tout son poids pour appuyer l'interprétation collective et faire la jonction attendue. Les acteurs étaient quelque peu loin de leurs personnages qu'ils n'ont pas pu incarner profondément, cela viendra avec la programmation qui se poursuit deux journées durant au chef-lieu. La troupe devra rallier ensuite les daïra de Tichy, Amizour avant d'opérer une tournée nationale. Cet établissement théâtral d'envergure qui vient de renaître de ses cendres grâce à la volonté de tout un chacun qui s'apprête à recevoir sous peu son 9e Festival international du théâtre (FITB) mérite tout le soutien et l'intérêt de la tutelle dans les problèmes de gestion qui sont mineurs, mais continuent d'entraver notamment la production théâtrale, qui attend fort à développer le volet amazigh et en faire du vœu de son initiateur, feu Malek Bouguermouh, une réalité.