Intervenant en pleurs devant les caméras d'une chaîne de télévision, une famille algérienne a interpellé les autorités du pays et les autorités françaises, sollicitant leur aide pour rapatrier le corps de leur fils de Marseille vers la ville de Batna. Selon les déclarations des parents, le jeune Toufik Kateb aurait été retrouvé mort dans sa chambre à Marseille dans des circonstances que l'enquête déterminera. Le défunt, qui serait âgé de 23 ans, est marié, père d'un petit enfant, selon les premières informations. A l'heure actuelle, nous n'avons pas vérifié si le corps est bloqué à Marseille pour faute de moyens financiers nécessaires au rapatriement. Cette cause ne pourrait pas être écartée, du moment que plusieurs dépouilles de personnes décédées en France ou à l'étranger ont souffert dans les morgues des hôpitaux. Cet état de fait est dû aux services consulaires qui refusent de prendre en charge les frais de rapatriement. Pourtant, l'Etat algérien, conformément à l'article n° 136 de la loi de finances 2015, a prévu un compte d'affiliation spécial, intitulé «Fonds de solidarité nationale chargé des frais de transfert des dépouilles de ressortissants algériens décédés à l'étranger». Malheureusement, cette loi est restée que du noir sur blanc, les Algériens décédés à l'étranger ne bénéficient d'aucune aide. La seule chose que fait la représentation diplomatique est de délivrer des documents administratifs relatifs aux rapatriements des corps, nous a fait savoir le président d'une association. En 2016, le corps d'un Algérien a été rapatrié grâce à une quête organisée par une association marocaine du Puy en Velay, dans le département de la Haute-Loire. Pour en savoir plus au sujet de la personne décédée à Marseille qui est originaire de Batna, nous avons décidé de prendre attache avec les services consulaires algériens à Marseille. Depuis cinq jours, nous avons uniquement pu discuter avec le standardiste, deux jeunes femmes qui se sont présentées comme les secrétaires de Monsieur le Consul et le service de l'état civil. Malheureusement, nos interlocuteurs ont indiqué qu'ils ne sont pas habilités à faire des déclarations à la presse ni de donner le moindre renseignement. L'adjoint consul ne pourrait pas prendre d'appel, il serait partant pour Alger où il a été rappelé au niveau du ministère des Affaires étrangères, a-t-on appris. Cependant, nous n'avons pas réussi à prendre attache ni avec le consul ou avec un quelconque vice-consul ou responsable. Lors de la première communication, la première secrétaire du consul a promis de faire passer le message au premier responsable de la représentation diplomatique qui ne se trouvait pas dans son bureau, selon elle. Il est de même pour la seconde jeune femme qui nous a répondu qu'elle serait la seconde secrétaire du consul. «Nous avons transmis votre message Monsieur, notre travail s'arrête là», nous a-t-elle répondu. Le troisième journée, nous avons repris contact avec la représentation diplomatique algérienne à Marseille et nous avons demandé d'être mis en relation avec le consul ou l'un des vice- consuls ou un quelconque responsable. Notre interlocuteur au bout du fil nous a indiqué qu'aucun poste de ses responsables ne répondait à ses tentatives de mise en relation. Seul le service d'état civil a décroché le téléphone pour nous dire que la personne chargée du service social est à l'extérieur du consulat. Quelques heures seulement avant de mettre sous presse, nous avons décidé de tenter encore une fois de joindre un responsable au niveau du Consulat mais en vain. Mardi en début d'après-midi, il nous a été répondu ceci : «Nous sommes désolés, aucun responsable ne veut prendre d'appel.» Les services de l'ambassade et comme à leurs habitudes ont répondu, je cite : « Vous pouvez nous adresser vos questions par courriel ou par correspondance, nous les transmettons à notre hiérarchie à Alger.» Nos efforts ont permis de déterminer le lieu exact où se trouvait le corps du jeune Algérien. Selon des informations officielles et autorisées, la dépouille du jeune Kateb Toufik repose dans une chambre mortuaire dans un hôpital de Marseille. Selon les mêmes informations, l'enquête diligentée par les éléments de la police judiciaire est close. Néanmoins, nos interlocuteurs pensent qu'en raison d'éventuelles et futures procédures, le jeune Algérien pourrait être inhumé provisoirement à Marseille. A signaler que les policiers et les fonctionnaires hospitaliers de Marseille ont été très touchés par la mort de ce jeune Algérien et n'ont pas manqué d'exprimer par nos biais, leur solidarité à la famille du défunt avec laquelle, ils partageaient la douleur.