L'université Badji Mokhtar de Annaba a, durant plusieurs heures ce dernier dimanche, joué le rôle de capitale de nombreux pays d'Afrique, d'Asie et du monde arabe. Les ambassadeurs n'étaient autres que des jeunes hommes et jeunes filles étudiants internationaux. Pour la circonstance, tous s'étaient habillés de leur toge à longue bande blanche. Ils se sont exprimés à tour de rôle comme le font les diplomates mais sans le protocole qui sied à cette fonction politique. La spontanéité était de mise. L'émotion aussi. En présence du recteur de l'Université Amar Hayahoum et de plusieurs de leurs enseignants et doyens de facultés, Ies étudiants internationaux ont tout dit sur ce qu'ils éprouvaient comme honneur et respect à cette Algérie qui les a accueillis tout au long de leurs études. En forme directe ou en poésie, parlant tous l'arabe, l'anglais et le français, soixante-dix filles et garçons représentatifs de 591 de leurs camarades de 31 nations se sont exprimés. Ils, ont tenu à souligner toute leur satisfaction quant aux conditions de vie et d'études mis à leur disposition par l'Université Badji Mokhtar. Comme ils se sont attardés à préciser l'excellence de leurs conditions de vie dans leur résidence universitaire respective. Ils n'ont pas manqué de louer les efforts consentis par le rectorat, les enseignants et les agents pour avoir à leur disposition un encadrement pédagogique de bonne qualité. Des vérités servies sans aprioris. Elles étaient spontanées. L'espace de quelques minutes vécues dans le milieu de ces étudiants internationaux hôtes de l'université d'Annaba, le sentiment de chacun de partager ces moments forts, était matérialisé par les interventions qui resteront certainement gravées dans les mémoires L'ambiance était empreinte d'émotion. Le recteur Amar Hayahoum, ses deux proches collaboratrices Mmes Boukhrofa et Bouledroi, son chef de cabinet, les doyens des 7 facultés, les cadres et agents travailleurs de l'université n'avaient pas eu à parler. Les étudiants internationaux ont pratiquement tout dit. Aux questions posées quant à d'éventuels problèmes rencontrés durant leur cursus universitaire, la réponse a été unanime. Mlle Moussa Amla Zohairato du Niger et Moussa Traoré étudiant malien représentant de l'ensemble de ses camarades des deux sexes et de diverses nationalités inscrits dans une ou l'autre des 7 facultés, se sont faits les interprètes des sentiments de chacun. A ce niveau, il est certain que l'idée sur la question de savoir qui oserait dire une autre affirmation que celle de la vérité dans un cadre ou un autre des activités estudiantines sans être surpris par un retour de manivelle n'a pas effleuré l'esprit des participants à cette cérémonie officielle de remise des diplômes. Ce sont des originaux dont la seule détention assaillira de souvenirs mémorables les titulaires. Ce dimanche donc, au siège du rectorat de l'Université Badji Mokhtar de Annaba, l'on a archivé le principe qui dit que sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. Dans leurs expressions comme dans leur comportement respectif, les étudiants africains, arabes et asiatiques ont montré que l'Algérie est chère à leur cœur. Elle l'était plus encore ce dimanche 9 juillet 2017 au lendemain des festivités ayant caractérisé la fête de l'Indépendance et de la Jeunesse en Algérie. Ce qui a imposé aux participants de voir au contact des uns et des autres de vivre l'espace de quelques heures, cette Algérie comme un pays d'exception. C'est du moins ce que nous avons relevé dans les discussions à bâtons rompus et dans les échanges d'idées sur ce qui a été fait, ce qui devrait être fait et ce qui n'a pas été fait. Il reste que, lors de cette cérémonie, l'on a relevé que les raisons du cœur n'ont pas réussi à étouffer les vérités de la raison. Particulièrement du côté des enseignants universitaires heureux d'être cités à l'honneur par leurs ouailles. Heureux du fait que leurs étudiants ont reconnu que les efforts qu'ils ont consentis pour leur inculquer la connaissance, le savoir et la science, n'ont pas été vains. D'où ce sentiment légitime d'avoir réussi à élever leur université, donc leur pays, au rang des grands de ce monde. C'est que outre la mise à leur disposition de tous les moyens matériels et pédagogiques pour réussir leur cursus, les étudiants internationaux de l'Université de Annaba avaient aussi la liberté de mouvement et même de culte. Plusieurs d'entre eux se sont inscrits à la chorale de la basilique St Augustin où ils se rendent à chaque fois que de besoin. Pari de la première opération en Algérie de l'internationalisation d'une université algérienne, celle de Annaba, réussi donc pour le grand bonheur du recteur, ses collaborateurs et ses enseignants.