La situation très aléatoire qui prévaut depuis quelques jours au niveau de l'unité de production des tubes destinés au pipeline algérien et commandés par plusieurs entreprises, ne prête pas à l'optimisme. Tout indique que des mains expertes dans la manipulation des données du secteur économique et synonyme de déstabilisation de l'économie nationale s'agitent. Elles ont pour objectif d'imposer l'arrêt de la production des tubes sans soudures. Et, du fait que ce produit est incontournable pour le transport du pétrole et du gaz, procéder à son importation auprès de fournisseurs étrangers pécuniairement est compréhensifs. Cette situation intervient au moment où l'entreprise Sonatrach «déploie de gros efforts pour répondre aux besoins de ses principaux clients en hydrocarbures. Surtout les plus importants comme ceux de l'Union européenne, Sonatrach confère également la priorité aux projets novateurs pour la récupération des gaz associés face au double défi de répondre à la demande locale et étrangère», c'est ce qu'a indiqué récemment son P-DG, Abdelmoumen Ould Kaddour. Ce qui signifie un renforcement des capacités indispensables pour transporter la dizaine de millions de m3/j de gaz destinés à la vente que Sonatrach envisage récupérer à partir des installations de l'usine de traitement de Rhourd El Baguel. «La décision prise par Hmarnia va à contresens des efforts engagés par l'Etat pour développer le secteur des hydrocarbures. Les nouveaux syndicalistes ont été élus conformément à la loi. Ils doivent être maintenus», ont estimé plusieurs spécialistes de la chose économique. D'autres ont qualifié d'aberration et de sabotage de l'économie nationale la décision du N° 2 de l'UGTA chargé de l'organique. Ce dernier a décidé à lui seul, sans aucun avis d'autres syndicalistes, d'annuler les résultats des élections syndicales auxquelles ont participé les 740 travailleurs de l'entreprise «Alfapipe» et d'installer son neveu dont le recrutement à l'entreprise est intervenu il y a quelques jours. Il faut croire que cela a été fait avec la complicité de la direction générale Alfapipe ayant siège au complexe sidérurgique d'El Hadjar. C'est aussi à ce niveau qu'est implantée l'unité de production des tubes sans soudures. Avec celle de Ghardaïa, elles forment les deux seuls fournisseurs à même de satisfaire les besoins des entreprises du Sud chargées du transport des hydrocarbures. De là à conclure que la décision prise par Hmarnia d'annuler les résultats du vote à Alfapipe, obéit à des intérêts sordides il n'y a qu'un pas que les mêmes experts ont franchi. Il s'agit d'une autre affaire où les lois de la République sont foulées aux pieds. A ce jour, les alertes lancées par les 740 travailleurs d'Alfapipe, n'ont pas eu de suite. Certain que son acte restera impuni, Tayeb Hmarnia le N°2 de la Centrale syndicale a maintenu sa pression entraînant de fait le courroux du collectif des travailleurs et des membres du nouveau syndicat. La menace de déclencher une grève générale illimitée plane sur les deux unités (Annaba/Ghardaïa) de production des tubes. C'est que, le sieur Hmarnia affiche clairement son mépris de la légalité. Pour preuve, il est le N° 2 chargé de l'organique à la Centrale UGTA depuis plus de vingt années sans passer par les urnes et sans l'avis des travailleurs qu'il n'a jamais représentés. L'acte qu'il a commis est un déni de droit. Il n'a jamais été vécu nulle part ailleurs dans le monde du travail y compris dans les Républiques dites «bananières». Rien ne justifie cette annulation d'autant que les élections ont été supervisées par des représentants de l'UGTA de la section El Hadjar et un huissier de justice. Ce dernier a, d'ailleurs, établi un PV attestant de la légalité du déroulement et des résultats du scrutin. Le neveu recruté depuis quelques jours a été désigné secrétaire général d'un syndicat dont il ne connait même pas les membres. Il n'a aucune connaissance de la mission des syndicalistes et des dispositions légales portant sur les activités syndicales. C'est dire qu'il y a lieu de se poser des questions sur l'absence de réaction officielle des autorités concernées. Pour l'heure, les syndicalistes légaux ont réagi calmement au comportement du Pinochet et de son neveu. Ils ont préféré saisir la Centrale syndicale UGTA avant d'entamer une quelconque action. Telle celle de provoquer une grève illimitée qui paralysera totalement la production des tubes sans soudure. N'est-ce-pas là l'objectif que s'est assigné Hmarnia ? Jamais de mémoire de travailleur ou de syndicaliste, l'on a vu un agent se positionner syndicaliste et être désigné secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise quelques jours seulement après son recrutement. C'est pourtant ce qui s'est passé à l'entreprise TSS/PIPE de Annaba. De la prise en charge de cette affaire dépendra la crédibilité du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et de l'Etat...