Malgré les importantes potentialités de l'Algérie, la rente des hydrocarbures en anesthésiant tout esprit d'initiative, a largement influencé la nature des régimes et les politiques socio-économiques depuis l'indépendance à nos jours sans avoir réalisé le rêve du 1er Novembre 1954 et notamment de la plateforme de la Soummam, un Etat qui survit aux aléas de l'histoire est une économie diversifiée. Dans le même ordre d'idées, il devient urgent d'avoir deux à trois grandes organisations économiques au maximum en unifiant le patronat privé afin qu'il devienne une force économique crédible, évitant son instrumentalisation par le politique, (contre l'octroi de marchés publics en fait la distribution de la rente) assistant à une multitude d'organisations avec des conflits de leadership, cause de la division. Il s'agit d'intégrer également, d'une manière intelligente, la sphère informelle dominante recelant bon nombre d'entrepreneurs dynamiques. Tout pouvoir a besoin d'une opposition forte organisée avec des propositions productives pour se corriger, devant l'associer dans les grandes décisions qui engagent l'avenir du pays, le monologue étant suicidaire. Par ailleurs, nous devons savoir nous respecter par la tolérance des idées d'autrui et avoir se regroupent un même objectif à savoir le développement économique et social tenant compte de la dure réalité mondiale où toute Nation qui n'avance pas recule forcément. Une loi n'est qu'une loi fusse-t-elle la Constitution, devant être sous tendu par une nette volonté politique de changement. Il s'agira à l'avenir de consolider le front intérieur : le pouvoir a besoin de dialoguer sérieusement, et l'opposition, a besoin d'être réorganisée autour de grands pôles autour de programmes précis, doivent travailler ensemble pour les intérêts supérieurs du pays tout en gardant leurs différentes sensibilités. Dans ce cadre j'émets quelques propositions. Facteur essentiel du développement économique et social, il s'agira ensemble de favoriser le développement des LIBERTES, politiques, économiques, sociales et culturelles (dont la liberté des médias), l'implication de la jeunesse et la promotion réelle de la femme à la gestion de la Cité. La corruption qui connait un niveau inégalée depuis l'indépendance politique qui est une atteinte à la sécurité nationale implique pour son atténuation une totale transparence de l'utilisation des deniers publics, l'unification des institutions de contrôles, indépendants de l'exécutif, et donner de larges prérogatives à la Cour des Comptes, parallèlement au contrôle parlementaire à la société civile. Le pouvoir doit s'engager à respecter les Accords internationaux en la matière contre le blanchissement de l'argent « sale ». Toute personne impliquée ne peut exercer des postes de responsabilité au sein des structures de l'Etat, mais devant différencier l'acte de gestion de la corruption afin d'éviter de paralyser l'initiative des managers. Autres mesures favoriser le développement local par la régionalisation économique autour de grands pôles régionaux à ne pas confondre avec régionalisme qui impliquera d'importantes réformes institutionnelles (Ministères, secteur économique public - wilayas- APC), la réforme de l'entreprise publique, qui doit se conformer aux normes de rentabilité et promouvoir le véritable secteur privé créateur de richesses et non des prédateurs au cœur du développement. Le système d'information s'étant effrité, il s'agit de créer un organe indépendant de l'exécutif chargé de la collecte d'information et de la planification stratégique. L'impératif stratégique sera entre 2017/2030 la mise en place d'une transition énergétique après avis du Conseil de sécurité, pilotée par le Conseil National de l'Energie et s'engager à un large débat national concernant le futur énergétique qui engage la sécurité nationale. Face aux enjeux géostratégiques, nous nous avons trois scénarios. Premier scénario: la dominance du poids des rentiers et la faiblesse de visibilité et de cohérence dans la démarche économique et sociale conduisant à l'échec , qui est réuni dans l'environnement juridique et économique algérien en raison du poids important de la bureaucratie centrale et locale renforcées par les fortes pressions pour revenir aux pressions protectionnistes. Le second scénario serait le statu quo (neutralisation des rapports de force) qui préparera les conditions de l'échec conduisant également l'Algérie droit au FMI. Le troisième scénario concerne la réussite des réformes dont les conditions sont également contenues dans l'environnement juridique, économique et politique de l'Algérie. En résumé, dans l'histoire récente de l'Algérie, la question des réformes indispensables pour éviter un retour au FMI horizon 2019/2020, – quelles soient économiques, sociales, culturelles ou politiques – a donné lieu, en raison des enjeux qu'elles représentent, à l'élaboration de stratégies antagoniques qui œuvrent à la défense et à la promotion de ces dernières ou, au contraire, à leur blocage et, à défaut, à leur perversion ou à leur ralentissement. La nouvelle vision stratégique pour éviter le retour au FMI sera de privilégier l'économie de la connaissance et le développement des LIBERTES. Une autre gouvernance s'impose, face à l'épuisement des réserves de change et aux importantes mutations géostratégiques qui s'annoncent notamment dans notre région pour des raisons de sécurité nationale, loin des intérêts personnels et partisans étroits. Se prévaloir de soutenir le président de la République et son programme qu'ils déforment souvent, pour dilapider les derniers publics, c'est un soutien qu'il rejette au nom de la nécessaire moralité, parce portant atteinte à son image, à la sécurité nationale et par là aux institutions de la République. Que proposent concrètement Pouvoir et Opposition face à d'éventuelles tensions sociales ? Les partis politiques tant du pouvoir que de l'opposition doivent afficher une position claire à ce sujet s'ils ne veulent pas que le taux d'abstention et de bulletins nuls catastrophique pour la crédibilité de l'Etat , ne dépassent celui du 04 mai 2017. Pouvoir et opposition doivent s'entendre pour un renouveau national de l'Algérie. L'Algérie sera ce que les Algériens voudront qu'elle soit. Le mal est en Nous et la guérison dépend avant tout des algériennes et algériens, impliquant un large Front National sans exclusive, tolérant nos divergences d'idées et de propositions concrètes, loin des théories abstraites, source d'enrichissement mutuel. A.M. (Suite et fin) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international