Dans l'optique d'encouragement récurrent de la jeune création artistique, la Galerie Ezzou'Art ouvre ses cimaises au public pour une exposition composée d'une sélection de peintures et de sculptures tout cela du 5 au 31 août 2017. Priorité est laissée donc en ce chaud mois d'août aux jeunes pinceaux et à la nouvelle génération d'artistes en herbe autodidactes qui se passionnent de couleurs et de tonalités artistiques prometteuses. Dix artistes, dix espaces dédiés, comme les dix doigts de la main, des garçons, des filles, de la peinture en éventail, de la sculpture au menu pour un public qui va se régaler de la fraîcheur et de quelques notes d'originalité que nous proposent ces artistes émergents. Tous artistes, tous autodidactes, mis à part le plasticien aux formes animales, un peu pop-art Kamel Nour qui a accompli deux ans aux Beaux-arts. « Rencontres et contrastes » relève bien du programme estival. C'est une exposition chorale qui regroupe un peu tous les goûts esthétiques qui peuvent se retrouver l'espace d'une exposition dans ce qui peut en fait résumer un peu ce qui se fait dans la sphère autodidacte qui peut révéler quelques bonne lampées artistiques rafraîchissantes sur dix pistes marquantes jalonnées par Arab Ahmim, Amina Seghier, Abdelkrim Khaldi, Wiam Moula, Kamel Nour, Wassila Laouir, Farida Dekdouk, Mourad Tiacht, Widad Chetouh, Abla Benbaibeche qui nous emmènent sur quelques sentiers de savoir-faire. De prime abord on peut sentir que l'exposition est quelque peu encombrée, le besoin de trop dire ou de présenter les coups de cœur se faisant trop impératif. Mais la disposition sur les cimaises et la déambulation autour des sculptures exposées de Arab Ahmim laissent une impression d'ensemble assez sympathique en ces temps de vacances. Comme nous le disions, Arab Ahmim est sculpteur sur bois et sur pierre avec quelques notes de modelages posées sur les supports, la semi-abstraction est un maître-mot pour lui, à part les vernis posés sur quelques pièces aux figures équilibrées le travail en soi est très acceptable. Sur les scènes de genre héritées des peintres voyageurs, Mourad Tiacht laisse sa timidité relative prendre le pas sur les supports moyens qu'il apprivoise avec ses scènes paysagères urbaines, notes prises et dessinées de la Casbah et des folles cavalcades de fantasia qu'il choisit pour diffuser son art. Pour Abla Benbaïbeche, médecin et artiste autodidacte, elle semble trouver sa voie dans le charivari de ses compositions troublées et brouillonnes, targuis et notes effarouchées de peinture disparates prennent place sur ses supports trépidants. Amina Seghier nous laisse l'impression d'être une femme très active retraitée elle travaille le vitrail et le bois, très éclectique comme artiste, elle dessine sur ces supports des scènes rurales, des chevaux, femmes en haïk et villages ruraux aux allures très imaginatives. Le voyage est assuré ainsi sur les travaux de Widad Chetouh qui laisse de temps à autres son travail dans les assurances pour se livrer à un des hobbies fascinants qui est la peinture. Elle est autodidactes aussi et favorise les «voyages » dans des scènes ensoleillées, neigeuses, entre mer et neige son inspiration livre un bon traitement des couleurs et de la composition. Elle laisse place aux délires intenses de Wiam Moula qui a fréquenté l'école Artissimo et Art Déco elle travaille dans l'abstraction avec des allants sombres incluant des flamboyances qui incluent l'inspiration de Wiam dans un traitement torturé somme toute intéressant au regard. Pour Wassila Laouir femme au foyer et artiste autodidacte, l'art prend des atours ou le choix de la naïveté est pertinent, elle adopte des scènes qui semblent anodines ou triviales, mais elles portent dans l'acidité des couleurs franches et des compositions subtiles une grande part de talent, Wassila offre aux spectateurs une très belle propension à une stylistique qui promet encore de belles perspectives. Abdelkrim Khaldi, artiste autodidacte aussi ancré dans la tradition fait des compositions figuratives aux qualités avérées, chandeliers argentés, scènes du cru, Casbahs nostalgiques, il dessine, peint et compose sur la tradition et le reste des compositions se laisse voir avec curiosité. Farida Dekdouk est artiste en art appliqué, elle nous livre ici des pans de son artisanat sur des miroirs composés avec des reliefs d'arabesques et décorations arabo-islamiques, le miroir est ici pris en contrepoint de ce qui est usité d'habitude. «Le visiteur pourra négocier à nouveau son point de vue et sa perception du monde à travers les propositions visuelles innovantes des artistes. C'est en effet toujours l'occasion de se faire une idée du paysage émergeant de la jeune création, et de suivre les nouvelles directions des artistes confirmés à la galerie Ezzou'Art. Le public aura donc la possibilité d'apprécier autrement des artistes déjà bien connus en Algérie, mais il découvrira aussi de nouveaux artistes avec des propositions audacieuses. Comme c'est désormais une coutume dans les évènements culturels de la galerie.» Exposition collective «Rencontres et contrastes» du samedi 5 Août au 31 août 2017 à Ezzou'Art, Galerie du Centre Commercial et de Loisirs Bab Ezzouar, entrée libre.