Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a mis fin hier aux fonctions du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et, a nommé Ahmed Ouyahia à ce poste, indique un communiqué de la Présidence de la République. «En application de l'article 91, alinéa 5 de la Constitution, son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, a mis fin, ce jour, aux fonctions de Premier ministre, exercées par M. Abdelmadjid Tebboune», précise la même source. «En application des mêmes dispositions constitutionnelles, et après consultation de la majorité parlementaire, le Président de la République a nommé M. Ahmed Ouayhia, Premier ministre», ajoute le communiqué. En mettant fin aux fonctions de Abdelmadjid Tebboune, le Président met un terme à une situation qui devenait de plus en plus ingérable dans le sens de la mise en œuvre de son programme, mais également dans le sens des corrections de trajectoires qui devaient être opérées, car le Premier ministre sortant a été emporté dans une polémique qui a fini d'épuiser le capital de communicabilité dont il avait absolument besoin pour communiquer avec ceux-là mêmes qu'il devait convaincre et mobiliser dans le sens de la poursuite du programme en question et dans le sens d'une gouvernance efficiente par rapport aux priorités économiques et financières de l'heure. En perdant son crédit de communicabilité, M. Tebboune perd sa capacité de gouverner avec l'efficacité qu'en attendait le Président dans une conjoncture difficile. A ce dernier titre, M. Abdelaziz Bouteflika se montre, encore une fois, intransigeant quant à la manière avec laquelle se traduit la mise en œuvre de son programme, dont il a toujours voulu qu'elle se fasse sans compromettre la cohésion nationale à laquelle il œuvre depuis 1999. C'est Ahmed Ouyahia qui re-prend la barre. Un choix que peuvent justifier deux raisons. La première tient à la proximité dans laquelle le nouveau Premier ministre a été maintenu, en dépit de toutes les situations de conjoncture. La seconde est évidente. L'homme maîtrise, en sa qualité de Directeur de Cabinet du Président, mais également en tant qu'ancien (plusieurs fois) Premier ministre, tous les axes du programme du Président, mais aussi tous les dossiers, dont ceux prioritaires regardant la gestion financière et économique. Son réalisme et sa lucidité, joints à un sens de la communication qui épuise les argumentaires les plus rompus et reflète une capacité de travail exceptionnelle, font d'Ahmed Ouyahia l'homme de la situation et, surtout, un Premier ministre qui a depuis longtemps assimilé la vision d'un Président qui a choisi d'être garant de la paix entre tous les Algériens, y compris au sein de la classe politique.