Alors que les organisateurs de la coupe d'Afrique des Nations de football chercheraient un terrain pour accueillir la CAN-2019, le Cameroun, lui n'est pas prêt d'abandonner la partie. Elle pourrait même être demain synonyme de protestations officielles. Ce qui ne serait pas fait pour régler ce problème, au contraire. Pour les professionnels, l'absence d'entente, de coordination et de transparence rendront plus difficile le climat entre les deux parties. «Lorsqu'une nation ne peut abriter un événement de cette taille, il serait plus facile et professionnel à la fois d'être les premiers à reconnaître leur incapacité d'accueillir le rendez-vous phare qu'est le football ou autre discipline sportive.» Il est vrai que pour la majorité des supporters de cette nation, leur ligne de mire n'est autre que la Coupe africaine. Mais, une manifestation d'une telle dimension c'est aussi l'environnement dans lequel se tiendra le championnat, puisque lui-même est le levier du tourisme, donc de l'économie, ce qui est loin d'être le cas. La CAN- 2019 aura lieu au Cameroun même si certains s'inquiètent du retard qu'accuse ce pays pour accueillir cette fête africaine. D'autres s'alarment et pensent que le gouvernement devrait plutôt mettre cet argent dans les logements sociaux, la création d'emploi... par exemple. Pour Tombi A Roko, le président de la Fédération camerounaise de football, est visiblement prêt à collaborer sans contestation. «Une CAN à 24 ne menace aucunement l'organisation camerounaise. Nous serons prêts. Aujourd'hui, nous avons une très bonne occasion de montrer aux yeux du monde entier que nous sommes un grand pays», il dit avoir eu l'assurance «des plus hautes autorités» de son pays et assure que la livraison de six stades avant juin 2019 n'est pas une utopie. Le président de la CAF, oriente, quant à lui, son discours vers une autre galerie : «Il fallait donner la chance aux petits pays qui rêvaient de la CAN. Merci au comité exécutif d'avoir pris des décisions courageuses. Je serai intransigeant sur le standard de la CAN. Soit le pays y répond, soit il ne l'organise pas». Le ministre des Sports et de l'éducation physique, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, a, dans une conférence de presse, visait à mettre un terme aux spéculations et à rassurer le peuple camerounais. «Je voudrais rassurer l'opinion nationale et internationale que le gouvernement est totalement engagé à remplir le cahier des charges de la CAF. A ce jour, aucune mission de la CAF faisant état d'un quelconque retard dans les préparatifs de la CAN 2019 n'a été réalisée. La première mission est prévue au Cameroun dans quelques semaines», a lancé l'homme politique. Quant au Président Paul Biya, président de la République camerounaise s'interroge : «La CAN 2019, c'est déjà demain. Vous avez rendez-vous avec l'Afrique sportive, ici même, au Cameroun. Et le Cameroun sera prêt le jour dit, j'en prends l'engagement.» Un engagement qui résume tout et explique tout à la fois, notamment lorsqu'il s'agit du champion d'Afrique en titre et quintuple vainqueur de la compétition, le Cameroun et ses «Lions indomptables». Issa Hayatou, nommé par le président de la République Paul Biya comme patron de l'organisation de cette CAN-2019, un choix qui n'est certainement pas gratuit, s'est adressé à son successeur Ahmad Ahmad en rappelant tout simplement ses obligations vis-à-vis des règlements et des engagements pris par la CAF au temps où il présidait aux destinées de la CAF. Rodé par son expérience, il utilisera les moyens réglementaires pour s'attaquer à celui qui veut faire «dégager» la CAN 2019 du Cameroun. Que fera le boss de la CAF ? Résistera-t-il à ces «menaces» camerounaises ? Continuera-t-il à négocier avec les deux nations Maroc et Algérie pour accueillir ce rendez-vous ? Ce qui est certain, le report de la visite d'inspection prévue au Cameroun ne serait pas une question d'agenda. Encore moins «au désistement à la dernière minute de la compagnie d'audit Price Watherhouse Coopers (PWC) qui devait accompagner la délégation de la CAF», a expliqué la Confédération. Dans une étonnante déclaration, le président de l'institution africaine de football déclarait récemment que «le cahier de charges est prêt, nous avons déjà identifié le cabinet d'audit qui va faire la visite d'inspection, et on a identifié les experts que ce soit aux plans médical, de la sécurité, de la compétition, des experts qui vont aller sur place faire cette inspection et nous renvoyer le rapport pour qu'au mois de septembre, le Comité exécutif de la CAF puisse l'analyser et prendre les décisions qui s'appliquent au moment venu.» Et de rappeler : «Le Cameroun est l'organisateur de la CAN-2019, jusqu'au rapport de ce cabinet d'audit. C'est pourquoi nous ne faisons pas un appel d'offres. La CAN 2019 a été attribuée au Cameroun.» Pays qui a fait part de son «entière disponibilité» pour recevoir cette délégation dès qu'une nouvelle date sera fixée, a indiqué dans un communiqué le ministre camerounais des Sports et président de la Commission locale d'organisation de la CAN-2019 (Cocan), Pierre Ismaël Bidoung Kpwatt. Le Président Paul Biya, semble avoir joué et gagné déjà la partie. Enfin pour l'ex-milieu de terrain des Lions indomptables Jean II Makoun : «Je n'ai pas de doute à me faire du moment où le président de la République a rassuré l'opinion nationale et internationale de ce que nous relèverons le pari de l'organisation de cette compétition. Je crois en la parole du chef de l'Etat. La CAN se tiendra au Cameroun et aux dates prévues. Maintenant, il reste à l'ensemble des Camerounais de se mobiliser pour le plein succès de ce rendez-vous footballistique africain. Que ceux qui auront des rôles à jouer, les jouent pour le bonheur et l'intérêt du football camerounais.» Voilà, la CAN-2019, où les parties s'échauffent, se retrouveraient pour la seconde mi-temps au Cameroun en 2019.