Le coach du CRB Tadjenanet (Ligue 1), le Français François Bracci, vient d'être limogé après une seule journée du championnat. Ouvrirait-il le bal des départs ? Un coup d'envoi qui explique l'impatience des directions de clubs à réaliser d'excellents résultats, dès le départ. Cette manière de faire risque de porter atteinte à l'image de notre football national. Nos clubs sont-ils aussi fragiles que ça ? Que va-t-il se passer pour les autres recrues qui ne réussiront pas leur partie. Le risque prend forme et l'envie de se maintenir à la tête de l'équipe s'amoindrit, puisque c'est devenue à la mode, cela ne concerne pas uniquement les étrangers, puisque les nationaux aussi sont souvent au cœur des valses à plusieurs temps. Un mal qui perturbe quelques clubs qui n'auraient rien compris au football professionnel. Qui doit recruter et de quelle manière ? C'est la question qui est posée par un jeune dirigeant d'un club de l'ouest. A défaut de ne pas réussir une premier sortie, les joueurs, qui ne sont pas les bébés engagés dans ce sport, ont certainement une sacrée expérience dans leurs jambes, et celle-ci peut corriger une mauvaise stratégie engagée par un entraîneur qui ne connait pas les réactions de ses éléments. Lesquels ont le devoir de fournir un spectacle attrayant, et pour ce faire, de se présenter au meilleur de leur forme, et donc de s'astreindre à plusieurs séances d'entraînement hebdomadaires, sous la direction d'un «trainer» spécialement appointé à cet effet. L'entraînement est donc conçu, dans le domaine du football anglais et à l'instar de ce qui se produit pour d'autres pratiques sportives, dans une optique de perfectionnement et de progrès (Rauch, 1982). Une autre interrogation s'impose dans ce cercle vicieux qui se développe au sein de quelques clubs à la recherche de la victoire facile. Le football n'est il pas la propriété des joueurs ? Si le capitaine peut corriger la tactique de jeu, quand celle-ci dérape, puisque il est reconnu de par le monde sportif qu'il arrive que des entraîneurs ratent leur stratégie, ce qui ne voudrait dire pas un limogeage, une sanction qui fait de nos clubs des espaces de passages sans aucune garantie de durée. Pourtant, les confrontations relatées par la presse écrite en termes souvent peu élogieux mettent cruellement l'accent sur les carences du football. Il apparaît donc qu'un des meilleurs palliatifs à cette faiblesse généralisée, serait l'entraînement régulier et assidu, sous la direction d'un entraîneur confirmé. Interrogé sur le rôle du capitaine d'équipe, un expert dira : «On m'a souvent demandé s'il est conseillé d'employer, dans un match, une tactique entièrement conçue d'avance, d'accord avec tous les joueurs. Je vous dirais franchement que, dans la pratique, cela est impossible... Je suis donc d'avis de faire confiance au capitaine» (Football n° 197, 5 octobre 1933). Ces propos, tenus par le Britannique Griffiths, pourtant l'un des entraîneurs les plus renommés exerçant en France, expliquent que les joueurs ne sont pas forcément en mesure d'imposer un système de jeu à l'adversaire, ou encore, qu'ils ne connaissent pas assez l'adversaire pour pouvoir jouer sur ses faiblesses, ce qui peut s'expliquer par le fait que les seules informations disponibles sur le sujet sont celles de la presse écrite, et qu'elles ne permettent pas de visualiser le jeu de l'adversaire par fautes de moyens». Pour le moment, le Belge Paul Put (USM Alger), l'Espagnol José Maria Noguès (Paradou AC), le Tunisien Moez Bouakaz (MC Oran), le Français Bernard Casoni (MC Alger), et le Franco-Serbe Ivica Todorov (CR Belouizdad) sont sur les différents terrains, espérant qu'ils continueront à apporter leurs expériences à nos joueurs afin que notre football soit un football professionnel et pas autre.