Importation, commerce extérieur, surfacturation, régulation du marché et exportations, ce sont les thèmes abordés avec le ministre du commerce M. Mohamed Benmeradi, hier, lors de l'émission «l'Invité de la rédaction de la chaine 3». Ce sont 561 milliards de dollars, le montant de la facture d'importation entre 2000 et 2017, a affirmé le ministre du commerce, rappelant que les importations du pays ont été multipliées par six entre l'année 2000 et 2014, notamment, durant cette dernière année où « elles ont dépassées les 58 milliards de dollars ». M. Benmeradi a expliqué que les 65% du montant ont été consacré aux importations d'équipements industriels et autres intrants destinés à la production nationale, les 17% réservés aux biens de consommation alimentaires (céréales, lait et viandes en particulier), et les 17% restant ont été notamment réservés à l'importation de véhicules. L'explication de cette « explosion » des importations, selon M. le ministre est due au lancement des plans de développement importants dont il faut assurer leur réalisation à partir des importations, d'un côté, et du recul de la production nationale de l'autre. Dans ce contexte, M. Benmeradi note qu'il y'a très peu de filières industrielles qui peuvent couvrir la demande nationale qui est «compensée par les importations». Quant à l'introduction des «licences d'importation» qui n'a pas réussi à faire fléchir les importations, l'hôte de la chaine 3 fait savoir, que dans les mois qui ont précédés l'introduction de celles-ci, il a été procédé à des «importations massives» et c'est, ajoute-t-il, « ce qui s'est encore produit cette année » pour certaies produits, telles les céramiques, le bois, le rond à béton ou le ciment ; mais cette situation, rassure-t-il, ne va pas se reproduire. Citant les propos du Premier ministre, il signale que pour 2018, par exemple, et tout en reconduisant le principe des licences, la production nationale sera encourageante, en imposant des barrières aux produits fabriqués localement et en facilitant l'accès de ceux indispensables à l'appareil de production. M. Benmeradi s'exprime sur la tendance des importations, (47 milliards en 2016 et 35 milliards durant les 9 premiers mois de 2017) et, il reconnait qu'il ne sera pas possible de combler «en une année» un déficit qui était de 19,5 milliards au cours de l'année précédente. S'exprimant sur la surfacturation, le ministre se dit « conscient » de l'importance du problème, et il travaille quotidiennement sur cette question en menant des enquêtes sur des soupçons de la surfacturation avec les douanes et les impôts, dans ce sens, le ministre pense travailler avec les banques pour mettre en place des valeurs administrées y compris à l'importation. Il estime néanmoins que compte tenu des tendances « qui s'annoncent », concernant le commerce extérieur, il sera peut-être possible de contenir les importations à moins de 40 milliards pour 2017, contribuant ainsi à ramener le déficit commercial du pays de 17 à 10 milliards de dollars. Pour ce qui est de la régulation du marché, un programme mis en place depuis l'an 2000, dont il faut à tout prix organiser les circuits de distributions, aménager les espaces destinés à exercer une activité de commerce, le ministre rappelle qu'il existe des marchés de gros, de demi-gros, spécialisés, couverts, cela permettra d'assurer la sécurité des produits destinés aux consommateurs, stabiliser les prix et la transparences des relations entre les producteurs, les intermédiaires et les consommateurs. Par ailleurs, des instructions ont été données pour libérer certains produits bloqués au niveau des ports, selon les déclarations du ministre.