A l'approche des élections locales, le climat social est hanté par le spectre du populisme. Nous assistons aujourd'hui à un conflit opposant, d'un côté la classe politique qui ne jure que par la démocratie, et de l'autre des populations en colère qui deviennent de moins en moins tolérantes. Lorsque les candidats aux élections galvaudent leurs listes de promesses, le citoyen lambda relève déjà leur caractère populiste. Les stratégies discursives populistes des campagnes vont-elles disparaître ou au contraire feront-elles place à l'émergence d'un nouvel état d'esprit ? Autre question : ce qui constituerait le populisme des uns ne serait-il pas la démocratie des autres, et vice-versa ? Le populisme ferait-il toujours partie du paysage politique ? Aussi, les aspirations populaires, aux antipodes de celles de ceux qui sont censés le représenter, ne constitueraient-elles pas le cœur même du défi populiste ? Cela dit, invoquer le populisme aujourd'hui reste d'actualité, car les partis, les intérêts et les idéaux politiques établis, n'ont, jusqu'à présent, pas répondu aux attentes citoyennes. Sur le fond, faudrait-il également souligner l'idée selon laquelle la société est divisée : les populations et tant que telle et cette élite censée les représenter. Il en résulte que la politique doit être l'expression de la volonté générale du peuple, et que le changement social n'est possible qu'à travers un changement radical de l'élite. Ainsi, entre la mise en place d'une majorité populiste et une élite encore plus manipulatrice, on se retrouve avec les deux facettes d'une même médaille populiste. Enfin, reste maintenant à savoir comment faire pour que des élites soient légitimées aussi bien au plan local qu'au niveau national ? Ainsi, se résume le paradoxe de la vie politique actuelle.