Le gaz de schiste constitue un potentiel «à exploiter de manière rationnelle» tout en veillant à la protection de l'environnement, a indiqué hier l'expert dans les questions énergétiques, Chems Eddine Chitour. Intervenant sur les ondes de la radio nationale, M. Chitour a indiqué que le gaz de schiste constituait un potentiel «très important» pour l'Algérie, d'où la nécessité de l'exploiter de manière «rationnelle». «Le potentiel en énergies fossiles dont dispose le pays est important, notamment en ce qui concerne le gaz de schiste dont les réserves doivent être exploités tout en veillant à la protection de l'environnement», a-t-il soutenu. Rappelant que l'Algérie est classée au 3ème rang mondial après la Chine et l'Argentine en terme de réserves de gaz de schiste, il a toutefois préconisé que le pays doit opter pour une stratégie énergétique «fiable». Concernant la loi sur les hydrocarbures en vigueur, le même expert a salué l'annonce faite par le Gouvernement pour la révision de cette ordonnance datant de 2013, et ce, en raison des changements et perturbations que connait le marché mondial de l'énergie depuis ces dernière années notamment avec la dégringolade des prix du pétrole. «La loi de 2013 n'est pas attractive, il faut donc la réviser en fonction des changements et besoins actuels», a-t-il expliqué. Abordant l'importance du bouquet énergétique dont dispose l'Algérie, notamment les pétrole et gaz conventionnels, le gaz de schiste, l'énergie solaire, la biomasse et la géothermie, M. Chitour a souligné l'importance d'exploiter tout ce potentiel de manière rationnelle et optimale et privilégier une vision de futur. A ce propos, il a cité l'exemple des pays voisins (Tunisie et Maroc) qui sont relativement à l'avance en matière des énergies renouvelables. En ce qui concerne le problème de gaspillage de l'énergie en Algérie, le même expert est allé jusqu'à affirmer que «le plus grand gisement de l'Algérie est celui des économies des énergies». Il a même jugé que quelque part, l'Etat «favorise ce gaspillage par le bradage des prix de l'électricité, des carburants et de l'eau». Selon lui, la politique des subventions telle qu'elle est appliquée actuellement est «dangereuse» en avançant que 80% des subventions vont vers ceux qui n'en ont pas besoin. Dans ce sillage, il a observé qu'en raison de ces subventions mal réparties, 25% des carburants utilisés en Tunisie proviennent de la contrebande au détriment de l'économie algérienne. Concernant l'eau, il a considéré qu'il n'était plus possible que cette ressource soit payée par le consommateur à six dinars le m3 alors que le prix réel est de 300 DA/m3 : «Il y a nécessité de revoir les prix tout en protégeant les classes vulnérables». Toutefois, il a relevé la nécessité d'aller d'une manière graduelle vers les prix réels.