Le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, a annoncé samedi que la problématique de rejet des eaux usées dans le milieu naturel, notamment en mer, à Alger sera résolue à l'horizon 2020. S'exprimant en marge d'une visite d'inspection des projets de son secteur à Alger, le ministre a indiqué qu'à «l'horizon 2020, aucune goutte d'eau usée n'ira en mer ou dans tout autre milieu naturel, et ce par souci de préserver l'environnement et les eaux sous terraines et de protéger la santé des citoyens». Il a ajouté que cet objectif «stratégique» sera concrétisé grâce aux projets de grands collecteurs et aux stations d'épuration d'eaux usées, notamment la station de Zeralda qui sera réceptionnée fin 2017, l'extension de la station de Reghaia, la mise en service de la station de Beni Messous et l'extension de la station de Baraki. Dans ce contexte, M. Necib a appelé les entreprises en charge de la réalisation de stations d'épuration et de grands collecteurs à adapter leurs programmes en fonction de cet objectif. Accompagné du wali de la wilaya d'Alger, Abdelkader Zoukh, le ministre a inspecté le projet d'un collecteur d'eaux usées s'étendant de la Sablette à Caroubier sur une longueur de 2,6 Km et devant être réceptionné en mars 2018. Ce projet s'inscrit dans le cadre de la réalisation de la «ceinture de sécurité» qui vise à protéger la capitale des risques d'inondations conformément au plan d'orientation portant tous les projets structurants pour faire face à ce phénomène. Cette ceinture comprend cinq projets de pose de collecteurs d'eau allant de la commune de Rais Hamidou à Caroubier en passant par Bologhine, Bab El Oued et Tafourah. Ces collecteurs seront ensuite reliés à la station d'épuration des eaux usées de Baraki. La réalisation de la partie reliant Bologhine à Bab El Oued sera prochainement lancée. Aménagement d'Oued el Harrach: le taux d'avancement des travaux a atteint 76% Le ministre a inspecté également les projets d'aménagement d'Oued el Harrach et Oued Ouchayeh, sachant que les oueds sont l'une des causes principales des inondations à Alger. Concernant le projet d'aménagement d'Oued el Harrach, M. Necib a révélé que le taux d'avancement des travaux a atteint 76%, ajoutant que le projet devrait être livré en juin 2018. Le ministre a annoncé en outre le lancement des travaux d'assainissement des eaux du oued à travers deux chantiers en attendant l'ouverture prochaine d'un troisième, ce qui permettra une transformation progressive du oued en espace navigable Il sera question également d'injecter les eaux assainies à la station de Baraki, dans Oued el Harrach au niveau de Bentalha à raison de 90.000 m2/jour. Outre «sa dimension environnementale et sa capacité de contenir la problématique des inondations, le projet de Oued el Harrach a permis l'aménagement de près de 140 hectares dont une partie sera réservée aux opérateurs économiques pour la réalisation de projets touristiques, hôteliers et de loisirs», a fait savoir le ministre. S'agissant des entreprises qui déversent des eaux polluées dans Oued el Harrach, M. Necib a précisé qu'il s'agit de 156 unités réparties sur quatre zones industrielles dont 56 ont été soumises à l'obligation d'effectuer un prétraitement des eaux au niveau de leurs unités industrielles. En contrepartie, 24 entreprises ont refusé de s'y conformer, tandis que le reste des entreprises mettent en place les équipements nécessaires à l'opération. Selon le ministre, les entreprises concernées ont été mises en demeure, affirmant que les pouvoirs publics «n'hésiteront pas à appliquer la loi». Le ministre a appelé à la généralisation des systèmes de récupération d'eau au niveau des unités industrielles dans le cadre de la politique de lutte contre le gaspillage de l'eau. D'autre part, le ministre a indiqué que cinq (5) barrages seront réceptionnés avant la fin de l'année en cours. Le taux de remplissage des barrages en service est actuellement de 52 à 53%, un taux correct, selon le ministre vu la nature de cette période de l'année. Concernant les créances de «l'Algérienne des eaux», le ministre a affirmé que l'entreprise comptait les recouvrer au niveau de toutes les wilayas, et «c'est une décision irrévocable», a-t-il dit. L'Algérie prend 8 engagements volontaires pour la préservation des mers et des ressources marines L'Algérie a pris vendredi à New York huit engagements volontaires pour la gestion et la préservation des mers et des ressources marines au terme de la première conférence des Nations Unies sur les océans. Le document final de la conférence contenant une liste d'engagements volontaires, dont huit ont été soumis par l'Algérie marque une percée dans l'approche globale de gestion et de la préservation des océans, des mers et des ressources marines. L'Algérie s'est engagée notamment à élaborer une étude pour établir une nouvelle aire marine protégée et à lutter contre la pollution marine tout en mettant l'accent sur la sensibilisation des écoliers aux principes de préservation et de valorisation de l'environnement marin. Intervenant lors des travaux de cette conférence, la délégation algérienne à New York a mis en exergue les réalisations et priorités nationales concernant la conservation et l'exploitation durable de la mer Méditerranée en présentant les efforts de l'Algérie en matière de lutte contre la surpêche et la pollution marine. Evoquant les programmes de développement de la stratégie environnementale pour l'horizon 2035 qui inclut les principes de la «croissance bleue», la délégation algérienne a notamment souligné l'amélioration sensible de l'épuration des eaux usées en Algérie. La capacité installée des stations d'épuration équivaut aujourd'hui à six fois celle de l'année 2005. La stratégie environnementale intègre 14 des 17 objectifs de développement durable de l'Agenda 2030 des Nations Unies, a-t-elle relevé. A l'échelle régionale, l'Algérie est engagée dans la mise en œuvre de la Convention de Barcelone pour la protection de la Méditerranée contre la pollution, tout en coopérant étroitement avec la Commission générale des Pêches pour la Méditerranée. La représentation a rappelé à ce titre la signature le mois dernier de la Déclaration de Malte MedFish4Ever, document établissant des objectifs pour la Méditerranée dans la promotion du développement de la pêche durable de petite échelle et le rôle des petits pêcheurs dans la collecte des données nécessaires pour approfondir les connaissances scientifiques. Elle a en parallèle insisté sur l'engagement de l'Algérie, en tant qu'Etat membre de l'Union Africaine, à mettre en œuvre la stratégie maritime africaine à l'horizon 2050 visant à protéger et exploiter durablement l'espace maritime africain pour la création de richesses. La représentation de l'Algérie auprès de l'ONU a, par ailleurs, appelé la communauté internationale à prendre ses responsabilités en agissant rapidement afin de mettre fin à l'exploitation illégale des ressources marines des peuples sous occupation étrangère ou domination coloniale en exhortant les Etats à coopérer pleinement en vue de préserver les ressources de ces peuples. La conférence sur les océans a été sanctionnée vendredi par l'adoption d'une déclaration politique intergouvernementale intitulée «Appel à l'Action», à laquelle l'Algérie a activement participé à son élaboration au nom du groupe Africain. Les 193 Etats membres de l'ONU, y compris les Etats-Unis qui viennent de se retirer de l'accord de Paris sur le climat, ont rejoint vendredi l'appel des Nations Unies pour agir de manière décisive et urgente afin de protéger les océans et les écosystèmes, réduire la pollution marine et la surpêche et mettre en place des partenariats pour faire face au déclin de la santé des océans. La Conférence a été co-présidée par la Suède et les Iles Fidji, initiateurs de cet évènement. L'Algérie est membre du bureau de la Conférence en tant que vice-président.