Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a saisi l'opportunité offerte par l'Université d'été du Forum des chefs d'entreprises (FCE) devant laquelle il a intervenu, hier, lors du 3e et dernier jour de ses travaux, pour réaffirmer la position de l'Algérie sur la question de la fermeture des passages frontaliers avec certains pays voisins. Il a fait observer que l'ouverture des frontières avec certains pays voisins, fermées pour des raisons sécuritaires, «se heurte à des menaces et à des difficultés qui entravaient la circulation des personnes et des marchandises et qui imposent à l'Etat de faire passer «la sécurité nationale avant tout» dans le traitement de ce dossier, a-t-il affirmé aux opérateurs économiques. Abdelkader Messahel a précisé que «l'ouverture des frontières est liée à la sécurité et à l'émigration clandestine». «De nombreux défis sont à relever dans ce domaine et plusieurs menaces et difficultés imposent de faire passer la sécurité du pays avant tout», a encore souligné le ministre des Affaires étrangères. Et d'ajouter que la situation au niveau des frontières «n'est pas aussi simple que le pensent certains». Abdelkader Messahel a, en outre précisé que «la Mauritanie est le seul pays voisin qui n'a pas de poste frontière avec l'Algérie». Il a annoncé «l'ouverture d'un poste frontalier pour la première fois à Tindouf, et ce, dans le but d'accéder aux marchés mauritanien, sénégalais et de l'Afrique de l'Ouest». Notons que l'ouverture du poste frontalier entre l'Algérie et la Mauritanie a été saluée comme une mesure qui permet de renforcer les échanges commerciaux entre les deux pays et de consolider les relations arabo-africaines et qui répond aux besoins des deux pays sur les plans géographique, économique, social et sécuritaire. Ce projet avait été approuvé par la 18e session de la Grande commission mixte algèro-mauritanienne lors de sa dernière réunion en décembre 2016 à Alger Le poste frontalier est appelé à contrôler les frontières entre les deux pays et à renforcer leur sécurité. On rappelle que la commission technique mixte chargée d'identifier les mécanismes et moyens techniques et matériels pour la création d'un poste frontalier entre les deux pays a choisi un site situé à 75 km de la ville de Tindouf. Il constituera le point de rencontre des frontières algéro-mauritaniennes, en attendant l'ouverture officielle du point de passage. La décision de création d'un poste frontalier entre les deux pays permettra aux deux pays de réaliser des projets dans les domaines des Technologies de l'information et de la communication (TIC), du commerce, de l'agriculture et de la pêche. Par ailleurs, toujours dans ce même ordre de préoccupations relatives à la sécurisation des frontières algériennes et à la coopération régionale dans ce but, une réunion de haut niveau sur le renforcement de la sécurité des frontières s'est tenue dernièrement, début octobre, à Tunis, organisée par le Bureau régional de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Cette réunion était inscrite dans le cadre de la coopération régionale et de la gestion coordonnée des contrôles aux frontières algéro- tunisiennes ainsi qu'au projet tripartite Algérie-ONUDC-Tunisie d'appui au renforcement des capacités de lutte contre les trafics illicites et les organisations criminelles transfrontalières en lien avec les groupes terroristes.