Quinze jours après son démarrage, la campagne électorale pour les locales du 23 novembre 2017 peine à prendre son régime de croisière. L'on fait du surplace Pourtant, aux premiers jours, l'on avait eu l'impression que le fer était bien engagé entre les candidats des partis politiques et ceux des listes indépendantes. Certes, les permanences des partis politiques et des listes indépendantes sont constamment animées, mais côté public le cœur n'y est, apparemment pas. On est loin des précédents rendez-vous électoraux où, dans chaque agglomération, l'hymne national et les chants patriotiques perçaient les oreilles dans un appel pressant à l'adhésion. Il faut croire que la représentativité des citoyens dans les collectivités locales en Assemblée Populaire de Wilaya (APW) ou en Assemblée Populaire Communale (APC) issue des élections du 23 novembre, ne sera pas aisée. La difficulté sera d'autant plus importante quand on sait qu'au plan national, 75% des candidats n'ont pas fait d'études universitaires. Ses statistiques ont été révélées par le secrétaire général du ministère de l'Intérieur. Le même responsable a pronostiqué que les prochaines assemblées devraient être majoritairement constituées d'élus n'ayant même pas le Brevet d'Enseignement Moyen (BEM). «Sur les 165.000 candidats en course pour occuper un siège dans l'une ou l'autre des APC et les 16.000 dans les APW du pays, seuls 25% ont fait des études universitaires. 59% de ces candidats, n'ont même pas leur BEM, alors que les 16% restant ont un niveau primaire», a-t-il tenu à souligner. Cette question du niveau intellectuel des candidats se pose depuis l'indépendance à nos jours. Elle concerne aussi bien les élections locales que les législatives. Aucune proposition de solution n'a été avancée à ce jour. Sauf que cette fois-ci, les élus locaux sont appelés à jouer un rôle qui, dans un contexte de crise économique et financière, frise la mission impossible. C'est pourquoi, nombres d'économistes soutiennent l'idée que les collectivités locales devraient se prendre en charge et que les élus aient de plus larges prérogatives. L'argument avancé est que l'Etat n'est plus en mesure d'attribuer des budgets comme par le passé. C'est dire toute la pertinence de la question quant à savoir si des prochaines, urnes sortiraient des élus locaux capables de faire face aux défis de leur collectivité. sAu regard des chiffres avancés en aparté par les élus des précédents assemblées et conseils, tout porte à croire que les élus locaux issus du 23 novembre prochain ne disposeront pas du minimum requis pour gérer. A l'exemple des compétences qui leur sont nécessaires pour pouvoir gérer convenablement le territoire sous leur responsabilité. Cette question et bien d'autres en relation avec la gestion de la ville ont été abordées lors de différents et nombreux meetings électoraux. L'occasion était ainsi offerte de parler de la situation des collectivités locales. Le jeu en vaut la chandelle si tant est que les suffrages sont susceptibles de faire la différence en changeant la donne et en impactant sur les résultats des élections. Dans cette campagne électorale, abstraction faite de la recherche d'une clientèle électorale ponctuelle et de son soutien politique, l'on ne semble pas être préoccupé par le peu d'allant des citoyens. Les candidats eux-mêmes ne s'intéressent pas à la conduite des affaires locales. Ce que confirme l'absence de tout programme d'action à même d'informer les électeurs sur les actions que les candidats envisagent entreprendre en cas d'élection. L'on a entendu parler de ces programmes censés être destinés à l'amélioration du bien-être et l'amélioration du cadre de vie des citoyens. En vérité, sous liste partisane ou indépendante, il n'y a rien de concret dans les déclarations des uns ou des autres candidats. On en est loin de la fin de la campagne électorale certes, mais le manque d'intérêt du citoyen persiste toujours. Le regard de ce dernier converge plutôt vers les actions menées par le gouvernement en termes de majoration des prix des produits de premières nécessités et de la cherté de la vie. Il faut signaler que jusqu'ici, rien n'a été fait par les candidats pour s'attirer l'intéressement d'éventuels électeurs. L'on a vu des regroupements où les organisateurs se sont suffis de la présence de quelques militants. Jusqu'ici, c'est le côté informatif des rencontres qui a prévalu et non pas celui lié aux élections locales même si certaines têtes d'affiche s'étaient attardés sur le développement local. En tout état de cause, l'absence de bilan des élus locaux de ces derniers quinquennats est à l'origine des doutes. Ceux-ci dominent dans les avis des électeurs. L'on prend pour argument les discours de candidats qui briguent un autre mandat alors qu'ils n'ont rien fait tout au long de celui qui vient de s'achever. Du côté des jeunes électeurs, l'on continue à espérer un sursaut national qui puisse mettre les choses à leur juste place.