Les participants à une rencontre régionale d'évaluation du programme d'extension des superficies irriguées ont insisté, jeudi, à Sidi Bel-Abbès, sur la nécessité de coordonner les efforts des acteurs des secteurs de l'agriculture et des ressources en eau pour relancer la production agricole et réaliser l'autosuffisance. Les grands moyens dont dispose le pays permettront dans un proche avenir de relancer la production agricole qui nécessite la participation de tous les acteurs pour passer des anciens systèmes d'irrigation et de culture à des systèmes modernes utilisant des techniques d'économie d'eau, ont souligné les intervenants lors de cette rencontre régionale qui a regroupé plusieurs acteurs des secteurs concernés de 19 wilayas dans l'ouest du pays. Ainsi, le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Kamel Chadi, a insisté sur l'importance du programme d'action du gouvernement visant à réaliser une superficie irriguée de deux millions d'hectares à travers une coordination parfaite pour fournir l'eau d'irrigation et son utilisation rationnelle avec l'adoption d'équipements économisant l'eau. Il a souligné que l'augmentation des superficies irriguées permettra d'accroître la production céréalière et fourragère ce qui contribuera, selon lui, à l'autosuffisance, à la fourniture de viandes et de lait ainsi qu'à la réduction de la facture d'importation de ces produits. Pour sa part, le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, Belkateb El Hadj, a indiqué que le renforcement de la complémentarité entre les secteurs de l'agriculture et les ressources en eau a contribué à la mise en œuvre de cet important programme stratégique pour la prise en charge des besoins en eau potable pour l'agriculture et l'industrie à travers une stratégie reposant sur l'équilibre en terme d'abondance de l'eau au niveau des régions et des grands transferts de régions disposant de plus grandes quantités d'eau vers celles qui en ont moins dans le cadre du principe de solidarité nationale. Le responsable a insisté sur la nécessité de multiplier les capacités de stockage en créant des barrages et des retenues pour la disponibilité de l'eau à longueur d'année et l'accroissement des capacités par la mobilisation d'eaux supplémentaires non conventionnelles (dessalement de l'eau de mer et traitement des eaux usées). Il a également valorisé les acquis grâce à la concrétisation de ce programme, à l'instar de la réalisation de stations de dessalement de l'eau de mer qui a contribué à la disponibilité des eaux dans les régions de l'ouest du pays sur le couloir s'étendant de Chlef vers Maghnia, qui accusait un déficit par le passé. L'eau dessalée est destinée à sécuriser l'alimentation en eau potable des villes côtières pour réorienter les eaux des barrages vers l'irrigation agricole et relancer le secteur au niveau des grandes plaines de ce couloir (Chlef, Relizane, Mascara, Mostaganem et Tlemcen) sur une superficie équipée de 80.000 ha avec un programme d'extension à 130.000 ha en 2020. L'intervenant a ensuite appelé à une exploitation optimale des grands périmètres irrigués, qui constituent un point de référence du style de gestion et de systèmes de production et d'offre pratique au niveau de la wilaya, de la région, ainsi qu'à davantage de sensibilisation pour un maximum de performance et d'investissement à travers l'organisation des agriculteurs, la régularisation du foncier au sein des périmètres et la poursuite de la réhabilitation d'anciens périmètres. Cette rencontre régionale, tenue au siège de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, intervient après celle de Mila consacrée à l'examen de la problématique d'exploitation des ressources en eau.