Le plan favorisera la mise en place «d'un dialogue politique entre les belligérants» en Syrie, a assuré Poutine, affirmant que «ce processus doit amener en fin de compte à un rétablissement complet de l'intégrité territoriale du pays» La Russie, l'Iran et la Turquie ont adopté jeudi à Astana un plan visant à créer des «zones sécurisées» pour instaurer une trêve durable dans plusieurs régions de Syrie. Les chefs des délégations des trois pays parrainant les pourparlers de paix qui se tenaient pendant deux jours au Kazakhstan ont signé «un mémorandum sur la création de zones de désescalade en Syrie». Les émissaires des «rebelles» et des émissaires du gouvernement syrien n'ont pas été invités à signer ce texte. Selon cet accord les pays garants doivent désormais définir avant le 4 juin les contours de ces zones, qui sont instaurées avec une validité initiale de six mois avec possibilité de prolongation. «Nous sommes en train d'envisager l'éventualité qu'elle n'ait pas de limite de temps», a fait remarquer le représentant de Moscou. Un groupe de travail constitué des représentants des trois pays garants doit être constitué d'ici deux semaines. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres s'est dit «encouragé» par cet accord. Présent à Astana, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait salué «un jour important», disant espérer des progrès concrets vers l'instauration de ces zones d'ici deux semaines, avant la reprise des pourparlers de paix à Genève. Damas a déclaré soutenir l'initiative par la voix du chef de sa délégation, Bachar Al-Jaafari. Les «rebelles» ont fait montrer leur réticence au fait que l'Iran soit cosignataire du document. Les Etats-Unis, pays observateur dans les négociations d'Astana, ont pour leur part salué avec circonspection cet accord. Le plan proposé par les Russes est apparu mardi lors de la conversation téléphonique entre le président russe et son homologue américain. Le lendemain, recevant son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Sotchi, Poutine avait déroulé son plan visant à «une plus grande pacification» de la Syrie et à «un renforcement du cessez-le-feu». Il s'agit de créer des «zones sécurisées» ou zones dites «de désescalade», un concept qui laisse des zones d'ombres et qui pourrait s'approcher de l'idée d'une zone-tampon. D'après le texte de l'accord, les «zones de désescalade» seront créées dans l'ensemble de la province d'Idleb, dans des zones délimitées au sein des provinces de Lattaquié, d'Alep, de Hama, d'Homs et de Damas avec la Ghouta orientale, ainsi que dans des zones délimitées des régions de Deraa et Kuneitra. Les territoires concernés seront doublés de zones d'exclusion aérienne, «à condition qu'il n'y ait aucune activité militaire dans ces zones», selon Poutine. Le plan favorisera la mise en place «d'un dialogue politique entre les belligérants», a assuré Poutine, affirmant que «ce processus politique doit amener en fin de compte à un rétablissement complet de l'intégrité territoriale du pays». La lutte contre les organisations terroristes, telles que le groupe Daech et le Front Fateh Al-Cham se poursuivra malgré l'éventuelle constitution de telles zones. Erdogan a estimé jeudi que ce «nouveau concept» permettrait de «résoudre le conflit syrien à 50%». R. I.