Rien n'apparaît en matière d'exécution du projet objet d'un important contrat-cadre portant sur la fourniture de 98 trains «Coradia» fixé pour être exécuté à l'horizon 2025. Signé le 10 avril 2016 en présence du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal et son homologue français Manuel Valls, il porte sur l'extension des activités de la coentreprise Cital. Le capital social de cette dernière est formé à hauteur de 10% des actions propriété de l'Entreprise Métro d'Alger, 10% SNTF, 31% Ferrovial et 49% Alstom. Cette extension inclut le montage et la maintenance des trains régionaux et inter-cités. Initialement, les activités réalisées dans le cadre du partenariat étaient concentrées sur les tramways Citadis. Le contrat en question avait été signé à l'issue de la session du Comité Intergouvernemental de Haut Niveau algéro-français (CIHN) tenue à Alger. Il devrait être suivi par le contrat de fourniture à l'Algérie de 98 trains Coradia Polyvalent d'Alstom dans sa version bi-mode. Il est précisé que cette autre acquisition fait partie du plan de la SNTF qui prévoit l'extension de son réseau ferroviaire de 3.000 km à 12.500 km à l'horizon 2025. La SNTF avait planifié de disposer d'une flotte plus importante en mesure de circuler sur différents types de lignes et d'offrir une meilleure qualité de service à ses clients. Telle celle nécessitée par le site de Cital Annaba que les concepteurs destinent au montage et à la maintenance de tramways Citadis. Ce qui justifie le projet d'extension de la surface d'intervention qui passe de 46.000 m2 à 190.000 m2. Cette surface est appelée à héberger un service d'ingénierie, de nouvelles lignes de production dont celle d'un train Coradia/mois et un centre de maintenance. Avec ses 300 salariés, le Français Alstom travaille actuellement en partenariat avec Cital à la livraison de nouveaux tramway Citadis. Ils sont destinés aux villes de Mostaganem, Ouargla, Sétif et Constantine celle-ci est à sa deuxième ligne. Il est nécessaire de rappeler qu'en juillet 2015, Alstom avait décroché un contrat de la SNTF portant sur la fourniture de 17 trains inter cités Coradia Polyvalent. Ils sont conçus, fabriqués et testés à Reichshoffen en France. S'ils ne passent pas inaperçus du côté des populations de différentes régions du pays, les activités de Cital sont quelque peu ignorées des travailleurs Ferrovial. Et pourtant les deux entités socio-économiques sont à peine à 100 mètres l'une de l'autre. Et quand on sait que Ferrovial est spécialiste de la production des wagons pour le transport du minerai, il y a de quoi s'étonner de l'absence de toute relation de travail. Etonnement d'autant plus accentué quand on sait qu'hier conduite par des cadres véritables spécialistes du ferroviaire, cette entreprise publique économique est gérée depuis 2015 par un ancien gestionnaire de la production laitière. Il avait hérité de la direction générale en même temps qu'un plan de charge étalé sur plusieurs années. Ce résultat serait la conclusion des efforts consentis par l'ancien Président-directeur général Salah Melek, aujourd'hui P-DG du groupe spécialisé dans le textile. Il s'agissait également des effets positifs des aides de l'Etat. Celui-ci avait procédé à l'effacement de la dette Ferrovial évaluée à plus de 2 milliards DA. Ce qui a permis de hâter le développement de son entreprise, réhabiliter l'outil de production, perfectionner ses produits et former ses effectifs. Aujourd'hui, elle est prête à se lancer dans le montage des trains de banlieue et autorails. Les marchés signés et aussitôt mis à exécution portant fourniture de plusieurs dizaines de wagons-citernes et minéraliers avec des perspectives d'extension de la production vers les wagons voyageurs, auraient dû permettre à Ferrovial de se lancer dans la réalisation d'autres défis. Ce qui n'est apparemment pas le cas au vu de l'absence de toute communication des cadres dirigeants de l'entreprise. Le plan de charge de Ferrovial s'étalant sur des années, avoisinerait des dizaines de milliards DA. Nos sources révèlent que d'autres projets de production de parcs industriels sont en cours d'achèvement. Ils sont synonymes d'importants engagements financiers, de créations de postes de travail et de richesses. En décidant, avec des partenaires locaux et étrangers, de relever le défi de la construction d'un réseau ferroviaire à grande vitesse en Algérie, Ferrovial avait marqué sa volonté d'aller de l'avant. Mais c'était les années 2010 à 2015. Qu'en est-il aujourd'hui ? On ne le saura pas quand on sait que nos multiples tentatives de prendre attache avec la direction générale sont restées vaines.