Il a fallu que la crise financière frappe à nos portes, en mettant dangereusement en difficultés les avoirs du Trésor public, pour que les pouvoirs publics se souviennent qu'il existe une communauté algérienne à l'étranger. C'est en France qu'ils sont ordinairement les plus nombreux en raison de phénomènes historiques, et linguistiques, c'est pourquoi, le Premier ministre Ahmed Ouyahia a, lors de son voyage à Paris, tenu à rencontrer quelques représentants de la communauté nationale établie en France. La rencontre s'est déroulée à l'ambassade d'Algérie jeudi soir avec en ligne de mire, l'exploration des possibilités en mesure d'intéresser parmi le collectif des immigrés, celles et ceux qui souhaiteraient investir en Algérie, pas seulement, puisque le message s'adressait aux gisements de compétence comprenant les scientifiques, les chercheurs et les techniciens que compte le large éventail de ‘'nationaux, de binationaux, et d'Algériens d'origine intégrés dans le système politique, économique et social français''. Cette démarche visiblement a pour perspective de fédérer des algériens pour créer un lobbying à même de rivaliser avec ceux qui ne manquent pas une occasion de faire entendre leurs voix. Ouyahia l'a clairement fait entendre en présentant ce fédéralisme comme ‘'un acquis pour mieux défendre les droits'' de nos ressortissants. Le Premier ministre sur instruction du président de la république Abdelaziz Bouteflika a tenu à lever les anachronismes soulevés par Ali Haddad sur sa chasse gardée qu'est la diplomatie. L'intrusion par la critique de Ali Haddad dans la coopération Algérofrançaises dans le domaine économique serait derrière l'appel du pied d'Ouyahia en direction d'une communauté qui pourrait apporter énormément à l'économie nationale en termes d'investissement, et de savoir faire, spécialement lorsque cette communauté d'immigrés va jouir des mêmes droits et des mêmes avantages que les nationaux résidents. Au-delà des questions d'ordre économique, le Premier ministre aurait longuement ‘' insisté sur le fait que "l'Algérie doit toujours demeurer au-dessus des différences, et mêmes des divergences politiques ou autres", relevant que chacun peut avoir ses propres opinions politiques, et certains peuvent également être des opposants au pouvoir, et "c'est leur droit". Ces propos tendant à rapprocher les divergences, et à satisfaire certaines revendications de notre lobby naissant ne sont pas accidentels. Ils ont figuré dans les discussions visant à ‘'explorer de nouvelles voies pour renforcer la coopération, et le partenariat entre l'Algérie et la France". De part et d'autre, des concessions seront possibles pour débloquer les lourds contentieux traînant depuis de longues décennies.