Le gouvernement vénézuélien et l'opposition ont convenu vendredi en République dominicaine de poursuivre les négociations le 11 janvier pour tenter de résoudre la crise politique et socio-économique dans le pays, a annoncé le président dominicain Danilo Medina. «Nous avons décidé d'organiser une réunion de travail le 11 janvier, et une autre le 12 janvier avec les ministres des Affaires étrangères» qui accompagnent le processus, a déclaré à la presse M. Medina à l'issue de ce second cycle de pourparlers. Des premières négociations s'étaient ouvertes les 1er et 2 décembre. Cette déclaration est intervenue après huit heures de discussions entre les délégués du gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro et la coalition de l'opposition réunis à Saint-Domingue. «Nous avons notablement avancé mais nous ne pouvons pas annoncer les progrès que nous avons réalisés parce qu'il s'agit d'un paquet (...) Tant qu'il n'y a pas d'accord sur l'ensemble, nous ne pouvons rien annoncer», a poursuivi M. Medina. Plusieurs pays comme le Chili, le Mexique et la Bolivie, ainsi qu'avec l'ancien chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, accompagnent le processus de dialogue, qui survient après plusieurs tentatives ayant échoué depuis 2014 et une vague de manifestations hostiles au président Maduro qui ont fait 125 morts au printemps. «Nous espérons qu'un accord sera finalisé le 12 janvier», a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Chili, Heraldo Munoz. Avant la réunion de vendredi, les représentants du président vénézuélien Nicolas Maduro avaient affirmé qu'ils ne signeraient aucun accord et qu'il n'y aurait pas d'élections présidentielles en 2018 si Washington ne levait pas les sanctions économiques prises contre Caracas. «Si les membres du régime de Maduro veulent que les sanctions du gouvernement américain soient levées, ils doivent agir pour rétablir la démocratie et l'ordre constitutionnel», a répliqué la porte-parole du département d'Etat américain dans un communiqué. Dans ce pays pétrolier en plein naufrage économique, le chavisme (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013) arrivait renforcé à ces discussions, après avoir décroché une nouvelle victoire électorale lors du scrutin municipal de dimanche dernier, largement boycotté par l'opposition. Ce succès conforte Nicolas Maduro dans son souhait de briguer un nouveau mandat en 2018 lors de la présidentielle prévue en décembre mais qui pourrait être avancée au premier trimestre. Il a d'ailleurs menacé les partis d'opposition ayant refusé de participer aux municipales de les exclure de cette élection, suscitant les condamnations des Etats-Unis et du Canada notamment. Chacun campe sur ses positions: le gouvernement exige que cesse le «sabotage» de l'économie, rchestré selon lui par l'opposition avec l'aide des Etats-Unis, tandis que la coalition d'opposition demande que la présidentielle soit "transparente" après avoir dénoncé des fraudes dans plusieurs scrutins organisés ces derniers mois. Pourparlers entre le gouvernement du Venezuela et l'opposition : des avancées «significatives» Le gouvernement vénézuélien et l'opposition ont achevé samedi soir un premier round de pourparlers en République dominicaine, sans parvenir à un accord mais en s'engageant à se revoir le 15 décembre, a indiqué le président dominicain Danilo Medina. «Le gouvernement et l'opposition ont progressé de manière significative dans la recherche d'un accord (...) Le 15 décembre prochain nous aurons une nouvelle réunion ici à Saint-Domingue avec l'objectif de parvenir à un accord», ont déclaré les deux parties dans un communiqué commun lu par M. Medina. Le texte souligne qu'au cours des pourparlers engagés vendredi s'est manifestée «la ferme volonté» de trouver une solution à la grave crise politique et économique qui secoue le pays pétrolier. Les délégués de la Table pour l'unité démocratique (MUD), une vaste coalition d'opposition, demandent l'ouverture d'un «couloir humanitaire» afin d'importer aliments et médicaments, frappés d'une sévère pénurie, ainsi que des «conditions équitables» pour l'élection présidentielle de 2018. Le gouvernement du président Maduro exige pour sa part que les dirigeants de l'opposition intercèdent auprès des Etats-Unis pour qu'ils mettent fin aux sanctions qui interdisent à leurs citoyens et banques de négocier tout accord avec Caracas ou le groupe pétrolier d'Etat PDVSA, afin de dénoncer la radicalisation du gouvernement socialiste.