La restructuration de la dette vénézuélienne évaluée à 155 milliards de dollars est sur la bonne voie et une première formule d'allègement de ses obligations internationales doit être signée mercredi avec la Russie, sur fond d'inquiétudes en raison du blocus américain, ont rapporté les médias locaux. "Nous sommes parvenus à un accord avec la Russie, cette semaine sera la signature d'un accord où le refinancement est établi, nous avons respecté tous nos engagements internationaux", a déclaré le président vénézuélien Nicolas Maduro. Le président vénézuélien avait annoncé le 12 novembre que le gouvernement avait conclu un accord pour refinancer et restructurer la dette vénézuélienne avec la Russie. Le ministère des Finances russe avait annoncé la semaine dernière que le Venezuela avait donné son accord pour restructurer - c'est-à-dire rééchelonner les remboursements voire diminuer ou effacer des créances - sa dette envers la Russie selon des modalités convenues entre les deux pays. Le ministre des Finances russe, Anton Siluanov, a déclaré : "Nous avons un accord sur la restructuration de la dette avec le Venezuela. La première partie comprend des conditions assez favorables avec une petite somme à rembourser, ce qui est gérable pour nos collègues vénézuéliens". Il est à noter que 91% de tous les détenteurs de la dette vénézuélienne étaient invités à participer lundi 13 novembre 2017 à la première étape de la renégociation et du refinancement de la dette. Le dialogue maintenu pour le 15 novembre malgré le blocus américain Pris en étau entre les difficultés économiques et les sanctions imposées par les Etats-Unis, le gouvernement vénézuélien a décidé de maintenir pour le 15 novembre le dialogue qu'il a déjà tenu avec l'opposition, en République dominicaine, tout en dénonçant "les actions des Etats-Unis d'activer un ensemble d'actions pour faire avorter la reprise des pourparlers", selon les médias vénézuéliens. Le gouvernement et les partis de l'opposition vénézuéliens ont confirmé qu'ils reprendraient les pourparlers en République dominicaine, avec l'accompagnement du Chili, du Mexique, du Paraguay, du Nicaragua et de la Bolivie. La coalition de l'opposition, qui rassemble une vingtaine de partis politiques, a annoncé qu'elle chercherait les conditions nécessaires pour "forcer" une élection présidentielle en 2018. Le mandat actuel du président Nicolas Maduro prend fin en février 2019, et la Constitution de la Nation sud-américaine prévoit les élections présidentielles en décembre 2018. Au niveau européen, le gouvernement vénézuélien a averti que le texte adopté lundi 13 novembre par l'Union européenne (UE) "viole de manière flagrante le droit international". Caracas a rejeté, dans une déclaration, que les institutions européennes "se subordonnent aux dictats du gouvernement des Etats-Unis, et suivent leur ligne agressive". Caracas a regretté que ces mesures soient prises 48 heures avant la reprise des négociations entre le gouvernement vénézuélien et l'opposition, qui cherchent à parvenir à un accord de coexistence. Loin de contribuer à l'harmonie et à la paix au Venezuela, l'UE a approuvé "des décisions hostiles qui ne visent que l'échec du dialogue national", selon la même déclaration.