Il y a eu de la tension, le week-end dernier, entre le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas et son homologue de l'OM, Jacques-Henri Eyraud. Ce qui est loin d'être une première. Focus sur ces épisodes agités. Aulas-Eyraud, une histoire de penalties Tout est parti d'une interview de Jacques-Henri Eyraud (2016-2017), publiée samedi, dans nos colonnes. Interrogé sur «le penalty qu'a obtenu Lyon à Toulouse (2-1, mercredi)», le président de Marseille a usé du second degré : «Je vais demander à Rudi (Garcia) d'intégrer dans les protocoles d'entraînement un stage au Cercle des nageurs de Marseille. Quand Rudi dit qu'il nous manque un peu de vice, je crois qu'il a raison. Après, c'est tellement peu glorieux de gagner sur une action comme ça. Mais les enjeux sont ce qu'ils sont et il faut employer les armes qu'emploient certains.» Dans son viseur : les «dix-neuf» penalties dont l'OL a bénéficiés «depuis la saison 2016-2017», quand «cinq» ont été accordés à l'OM dans le même laps de temps. L'OM et les penalties : ce que disent les chiffres Via les réseaux sociaux, comme il en a l'habitude, Jean-Michel Aulas n'a pas tardé à réagir à ces «propos limites». «Dans notre foot français, les arbitres sont professionnels et honnêtes. L'habitude d'être proche des paris hippiques a peut-être désorienté JHE ? Joyeux Noël», a-t-il écrit sur Twitter, en allusion au passé de son homologue. Eyraud a alors confié avoir «démarré un long et difficile apprentissage. Mais, si je suis un jour tenté par une sortie comme celle-ci, je m'engage à t'appeler pour te demander conseil et retrouver la raison». Il a accompagné son message d'une vidéo, datant de 2010, où Aulas s'en prend à des arbitres à l'issue d'une rencontre. Celui-ci a répliqué dans la foulée : «Plutôt que de ressortir une vidéo de plus de dix ans alors que tu n'étais pas dans le foot, pour répondre à ta sortie médiatique et si tu as besoin d'un conseil pour améliorer tes relations avec tes groupes de supporters, je peux effectivement te faire progresser aussi». Aulas-Labrune, tendu comme jamais Les exemples sont nombreux pour illustrer la mésentente entre Jean-Michel Aulas et Vincent Labrune (2011-2016). Là aussi, il est question de décisions arbitrales dans la majorité des cas. Au terme d'un «Olympico» disputé en mars 2015, Labrune fait le choix d'envoyer une lettre de seize pages au Conseil national de l'éthique, dans laquelle il liste les saillies médiatiques d'Aulas. Avec comme but de le faire sanctionner. Ce qui va laisser des traces. Quand ils se croisent à l'occasion de la saison suivante, les deux hommes ne font pas la paix. Loin de là. Le directeur de l'OL n'a vraiment pas apprécié l'accueil réservé par le Vélodrome à Valbuena, un de ses nouveaux joueurs et ancien de la maison phocéenne. Il le fait vite savoir à son homologue. «Les conditions de match ont été insupportables. Je (lui) ai dit que c'était un guignol et qu'il ne durera pas aussi longtemps qu'il le croit dans le foot. Les dirigeants de l'OM n'ont pas été responsables, ils ont propagé, voire organisé une vendetta à l'égard de Mathieu Valbuena». Aulas-Dassier, l'accalmie Rares ont été les débordements entre Jean-Michel Aulas et Jean-Claude Dassier (2009-2011), qui ont globalement entretenu une relation apaisée, contrastant avec celles de son prédécesseur et de son successeur. Ils ont même été amenés à collaborer pour renforcer le pouvoir des clubs vis-à-vis de la Ligue. «Jean-Michel se donne l'image d'un calculateur et, éventuellement, d'un mauvais perdant si son équipe termine deuxième. C'est dommage car c'est un grand bonhomme et ça masque son œuvre, qui est immense», jugea Dassier en 2015. Aulas-Diouf, des provocations en chaîne Pape Diouf (2005-2009) n'a, lui, pas hésité à lancer quelques piques au patron lyonnais. «La réalité, c'est qu'à force d'entendre qu'il est le plus intelligent, Jean-Michel Aulas finit par prendre les gens pour des truffes. Qu'il n'oublie pas cependant que les truffes ne sont jamais éloignées du poireau», lâcha le dirigeant franco-sénégalais. La passe d'armes entre les deux hommes s'est poursuivie au fil des années. «Excusez-moi, mais je dois surveiller mes déclarations sinon le président marseillais va encore pleurer auprès de la commission juridique de la Ligue, qui va me donner raison», se vanta Aulas. Diouf : «(S)es jérémiades, au mieux me font sourire, au pire m'arrachent un rictus de mépris». Aulas-Bouchet, à la fois concurrents et alliés Jean-Michel Aulas et Christophe Bouchet (2002-2005), aujourd'hui maire de Tours, se sont retrouvés à plusieurs reprises en compétition dans des dossiers. Sur, et en dehors, du terrain : transferts, droits télé, instances... Sans que cela ne nuise tant à leur complicité, notamment au moment de critiquer la spécificité fiscale de Monaco. «J'ai une profonde admiration pour Aulas, sa manière de ne rien lâcher et d'être imperméable à l'échec», a d'ailleurs reconnu Bouchet, avec du recul, en 2007.