Le 7 décembre dernier, au siège de l'ambassade d'Algérie à Paris, devant les représentants de la communauté algérienne établie en France, le Premier ministre Ahmed Ouyahia avait annoncé des mesures qui tendent à faire bénéficier celle-ci d'avantages très concrets, au même titre que leurs compatriotes en Algérie, dans le domaine du logement, de l'emploi de jeunes et de l'investissement. Naturellement, ces mesures ont été accueillies favorablement par la communauté algérienne établie en France dont les jeunes, de 18 à 35 ans, pourront désormais, s'ils souhaitent s'installer en Algérie, bénéficier des dispositifs d'aide à la création de micro-entreprises dans plusieurs activités, depuis l'agriculture ou la production de biens et de services, jusqu'à l'ouverture de cabinets de médecins ou de bureaux d'architectes. D'une façon générale, les Algériens de France qui souhaitent investir en Algérie pourront bénéficier de tous les régimes d'avantages ouverts aux investisseurs nationaux résidents. Une autre mesure importante, très revendiquée par cette communauté, concerne l'acquisition de logement en Algérie. Elle donnera désormais à ces membres, la possibilité d'accéder aux différents dispositifs de promotion immobilière, y compris ceux qui relèvent des pouvoirs publics. Autre bonne nouvelle : en 2018, cinq agences de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ouvriront en France, pour assurer des services au profit des ressortissants algériens et aux opérateurs économiques qui activent entre l'Algérie et la France. Par ailleurs, l'Etat s'est engagé à prendre en charge le rapatriement de dépouilles mortelles des personnes nécessiteuses ou qui se trouvent dans une situation de «précarité avérée». Un compte d'affectation a été ouvert à cet effet intitulé «Fonds de solidarité pour la communauté algérienne» qui doit être alimenté, entre autres, par le droit versé par tout ressortissant établi à l'étranger, de manière régulière, pour la délivrance d'une carte consulaire ou son renouvellement. Le montant de ce droit devait être déterminé par le ministère des Affaires étrangères. Mais pour les personnes qui ne sont pas dans la catégorie des nécessiteux, elles peuvent souscrire à une «Assurance Obsèques» auprès de la Société algérienne des assurances (SAA) ou de la société française d'assurance (SAP de Niort) pour un montant de 25 euros par an. Pour les familles nombreuses, le montant ne saurait dépasser 100 euros pour tous les membres. Les mesures en faveur des membres de la communauté prises par le Président Bouteflika et annoncées par le Premier ministre ont été accueillies avec satisfaction par les opérateurs économiques membres de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie en France (CACI France), réunis vendredi dernier à Paris dans leur Assemblée générale ordinaire (AGO). A cette occasion, le président de la CACI, Mohamed Laïd Benamor, qui a exprimé sa satisfaction, les a qualifiées de «bénéfiques». Pour lui, elles «vont nécessairement encourager la diaspora algérienne à investir en Algérie», estimant que l'ouverture d'une banque algérienne en France sera «très utile» pour la communauté algérienne en matière de crédits et d'accompagnements. Il faut également noter, toujours dans ce cadre, qu'à l'occasion d'une réunion qu'il a tenue à Paris avec l'ambassadeur d'Algérie en France, Abdelkader Mesdoua, et les 18 chefs de poste consulaire en France, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait souligné qu'il était «évident et important que nous soyons à l'écoute de notre communauté.» Tout en considérant que ces actions en direction de la communauté «sont des mesures très concrètes», M. Messahel a précisé qu'elles s'inscrivent dans le cadre d'une politique menée par l'Etat afin d'être «à l'écoute de la communauté et faire en sorte de capter tout ce potentiel existant». Il a affirmé que la nouvelle génération de la communauté algérienne en France, notamment les élites, «peuvent être très utiles au développement du pays dans le contexte actuel.»