Aujourd'hui, s'ouvre à Mascate (Sultanat d'Oman), la réunion du Comité de suivi conjoint Opep et non Opep à laquelle prend part le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Cette réunion examine les conclusions des travaux du Comité d'experts (le JTC), apprend-on auprès du ministère de l'Energie. La réunion se tient alors que vendredi soir, le cours du brut léger américain (WTI) a cédé 0,91%, à 63,37 dollars le baril (contrat à terme de février sur le Nymex), tandis que le baril de Brent a reculé de 1,01%, à 68,61 dollars le baril. Sur la semaine, le WTI a cédé 1,7% et le Brent a lâché 1,5%, après avoir atteint la semaine passée les plus hauts niveaux depuis 3 ans. Selon le dernier rapport mensuel de l'AIE, publié vendredi, la production américaine de pétrole devrait connaître une croissance «explosive» en 2018, ce qui éloigne la perspective d'un rééquilibrage du marché mondial, toujours caractérisé par des excédents. L'agence a relevé ses prévisions de production aux Etats-Unis de 1,35 million de barils par jour, pour les porter à un niveau record de plus de 10 mbj par jour cette année, après 9,9 mbj estimés en 2017. Ainsi, «la croissance explosive aux Etats-Unis et des gains substantiels au Canada et au Brésil vont contrebalancer les fortes baisses de production prévues au Venezuela et au Mexique», écrit l'AIE. Par conséquent, en 2018, les Etats-Unis pourraient «dépasser l'Arabie saoudite et rivaliser avec la Russie», si ces deux pays continuent de limiter leur propre production. La Russie qui fait partie du Comité de suivi conjoint Opep et non Opep a fait savoir par la voix de son ministre de l'Energie Alexander Novak, qu'elle n'envisage pas actuellement de se retirer de l'accord Opep-Non Opep sur la réduction de la production pétrolière, même si le prix du baril a franchi le seuil des 70 dollars. «Notre objectif, avant tout, est obtenir l'équilibre entre l'offre et la demande. Les prix ne constituent pas pour nous l'élément le plus important», a répondu le ministre russe à la presse au sujet d'un éventuel retrait russe de l'accord de réduction signé fin 2016 entre l'Opep et onze autres pays exportateurs de pétrole non membres. Cet accord a porté sur la production de 1,8 million de barils par jour dont 1,2 mbj par l'Opep. Les plus gros quotas de réduction appartiennent à l'Arabie saoudite (486 000 barils/jour) et à la Russie (300 000 barils/jour). La Russie a atteint son quota en mai 2017 et l'a maintenu depuis. L'accord, initialement entré en vigueur au premier semestre 2017, a déjà été prorogé deux fois : jusqu'à la fin mars 2018 et plus récemment, jusqu'à la fin de 2018. L'objectif est de supprimer l'excédent des réserves mondiales qui, au début de 2017, avait dépassé de 380 millions de barils la norme de cinq ans. En octobre, les excédents étaient réduits à 150 millions de barils. A la faveur de l'accord Opep-Non Opep et à la baisse des stocks de pétrole, les prix de l'or noir ont connu une hausse au cours des dernières semaines. Rappelons que le Comité de suivi conjoint Opep et non Opep, ou le JMMC (Joint ministerial monitoring committee), composé de trois pays membres de l'OPEP que sont l'Algérie, le Koweït et le Venezuela et de deux pays non membres de l'OPEP, à savoir la Russie et Oman. Il a été créé à la suite de la 171e Conférence ministérielle de l'OPEP, tenue à Alger en novembre 2016, et de la Déclaration de coopération ultérieure faite lors de la réunion ministérielle conjointe OPEP-non OPEP, tenue en décembre 2016 à Vienne, rappelle la même source. Ce comité est chargé de veiller à ce que les objectifs de la 171e Conférence ministérielle de l'OPEP et ceux de la Déclaration de coopération soient réalisés grâce à la mise en œuvre des ajustements volontaires de la production de pétrole des pays OPEP et non OPEP, signataires de l'accord de coopération. Il facilitera également l'échange d'analyses et de perspectives conjointes, ce qui fournira une contribution précieuse à l'évaluation du processus de conformité. Jusqu'à présent, l'Opep et ses partenaires étaient parvenus à faire respecter de la façon disciplinée leurs quotas par leurs membres.