La demande nationale en matière de médicaments est à 4 milliards de dollars, une valeur de 2 milliards de dollars est assurée par le marché national, a déclaré, hier, à Alger, le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi. Il y a une vingtaine d'année, plus de 95% des besoins nationaux en médicaments étaient couverts par les importations, a confirmé hier, le ministre du Commerce dans un entretien accordé à l'Agence officiellement, dans lequel il a annoncé que la production nationale actuelle en médicaments est évaluée à 2 milliards de dollars, ce qui fait la moitié de la demande qui est estimée à 4 milliards de dollars. Le ministre qui a détaillé le processus du blocage d'importation de plus de 800 produits, a cité comme exemple de « réussite », la mesure prise par le gouvernement il y a quelques années, de suspendre les autorisations d'importations de médicaments sauf pour la Pharmacie centrale des hôpitaux ou d'autres établissements publics. Dans ce cas, le ministre a expliqué que ce dispositif « a permis de booster les investissements dans l'industrie pharmaceutique en produisant localement l'équivalent de (2 mds) actuellement contre (2mds) d'importations ». En terme de classement, Benmeradi a confirmé qu' « aujourd'hui, nous sommes le pays qui compte le plus d'usines de médicaments dans l'ensemble de la région. Nous avons dépassé la Tunisie, qui nous devançait, ainsi que le Maroc et nous sommes proches de l'Egypte ». Sur une question sur sa dernière déclaration à propos de la suspension des importations dans 2 ou 3 ans, il a assuré que cela « n'est pas une décision du ministère du Commerce mais qu'elle émane de la loi régissant le commerce extérieur qui prévoit que dans le cas d'un déficit de la balance commerciale, le gouvernement peut prendre des mesures de sauvegarde dont la suspension provisoire des importations ». Il a cité, à cet effet, le décret exécutif sur les 851 produits soumis au régime des restrictions à l'importation précise aussi que les produits concernés sont temporairement suspendus à l'importation jusqu'au rétablissement de l'équilibre de la balance des paiements. Selon lui, d'autres mesures visant à rééquilibrer les deux balances seront prises prochainement. « La mesure de suspension de l'importation de ces produits permettra de libérer les capacités nationales de production, sachant que la majorité des usines algériennes ne tournaient qu'à seulement 20% ou 30% de leurs capacités réelles car leurs produits, finis ou intrants, n'étaient pas achetés malgré leurs prix très compétitifs », a-t-il expliqué. C'est le cas, entre autres, des filières de la céramique et des boissons dont les prix proposés des intrants produits localement sont inférieurs à ceux importés, selon le ministre.