La suspension des produits à l'importation sera levée dans deux ou trois ans pour être remplacée par un dispositif d'encadrement du commerce extérieur basé essentiellement sur les tarifs douaniers, a affirmé hier le ministre du Commerce, Mohamed Benmeradi en marge de son intervention à l'émission L'Invité de la rédaction de la chaine III de la Radio. «Le dispositif de suspension de 851 produits à l'importation a un caractère temporaire, probablement pour deux à trois ans, peut-être, mais nous reviendrons à la levée de ces mesures», a-il déclaré. Selon ce dernier, le gel d'importance n'a pas pour but de pénaliser le consommateur. Le premier responsable du secteur a dévoilé qu'après la levée de la suspension à l'importation, le gouvernement envisage de recourir à un encadrement du commerce extérieur basé principalement sur l'instrument tarifaire qui est «une pratique plus transparente que les suspensions qui sont de nature administrative». D'autre part, l'hôte de la chaine III a déclaré que l'Algérie a enregistré, pour la première fois, un déficit de la balance commerciale ces trois dernières années. Cependant, cette année et pour la première fois, l'Algérie exporte plus de 500 millions de dollars de produits alimentaires, (sucre, dattes, fruits secs, etc.), a déclaré le ministre, qui a insisté, dans ce sillage, sur la diversification des exportations hors hydrocarbures. Donner l'opportunité aux entreprises nationales d'émerger, assurer les intrants de la production nationale au niveau local, ainsi qu'augmenter l'exportation, ce sont les objectifs fixés par le gouvernement, a expliqué M. Benmeradi, qui a noté, dans ce sens, que l'ensemble des filières hors hydrocarbures présentent une balance commerciale déficitaire. Il a, de même, cité l'exemple de la filière boissons qui a importé entre 400 et 450 millions de dollars en 2017 contre 12 millions de dollars d'exportations. Soulignant que notre économie est «influencée voire sensible» de ce qui se passe dans le monde (marchés pétroliers, marchés boursier, etc). Le même responsable a ajouté que « l'industrie nationale est extrêmement importatrice», «depuis 25 ans, l'Algérie a un taux d'ouverture (importation + exportation rapporté), qui dépasse les 50%». M. Benmeradi a compté, lors de cette occasion, huit (8) familles de produits, représentent à elles seules 40% des importations, constituées de biens alimentaires (10%), de produits pétrolier (2%), d'acier (3%) de médicaments (2%) et de véhicules (2%). Une situation, dit-il, démontrant la «vulnérabilité supérieure à 50%» de l'économie nationale aux marchés internationaux. M. Benmeradi, a indiqué que la facture d'importation qui a connu une baisse de 50% avait des conséquences négatives sur le fonctionnement de l'économie, à l'instar des coupures dans les approvisionnements en intrants et des hausses de prix, se traduisant parfois, par des «ruptures d'activités». Le ministre a affirmé que le gouvernement « sait ce qu'il fait » concernant les différentes questions du secteur.