L'ancien gymnaste Mohamed Yamani, premier sportif à avoir représenté l'Algérie aux jeux Olympiques (JO), en 1964 à Tokyo, a été décoré dimanche à Alger au nom du gouvernement du Japon, de l'Ordre du «Soleil levant, Rayons d'or et d'argent», pour sa «contribution à travers ses actions au développement du sport» en Algérie. La cérémonie a eu lieu à la résidence officielle de l'ambassadeur du Japon à Alger, Masaya Fujiwara, en présence de la famille de l'ex-gymnaste algérien, du président du Comité olympique et sportif algérien (COA), Mustapha Berraf, de l'ancien champion olympique du 1 500 m, Noureddine Morceli et d'autres personnalités sportives algériennes. Après avoir été reconnu comme un «grand contributeur» au renforcement des liens entre l'Algérie et le Japon, l'ambassadeur du Japon à Alger a salué le parcours de Yamani (79 ans) et ses longues années de dévouement aux activités sportives, notamment en sa qualité de gymnaste international, avant d'être honoré par les autorités algériennes et le COA qui l'a désigné à la tête du Musée olympique algérien. «Yamani a pris la décision de participer aux JO-1964 à Tokyo en tant que représentant algérien tout en étant champion de France. C'est une décision courageuse qui a marqué le premier pas dans les relations sportives algéro-japonaises et qui a permis ainsi à l'Algérie indépendante de voir son drapeau flotter dans le ciel nippon», a relevé Masaya Fujiwara dans une brève déclaration. Il a également loué le «dévouement» et l'»engagement» de Mohamed Yamani dans le renforcement des relations entre les deux pays en jouant un rôle prépondérant en 2016 à l'occasion de l'élection du Japonais Moronari Watanbe à la tête de la Fédération internationale de gymnastique (FIG). «A partir des JO de Tokyo, l'Algérie a gagné beaucoup de médailles olympiques et j'espère que cela va continuer à l'occasion des JO-2020 à Tokyo. Je souhaite que les relations entre les deux pays continuent à se développer pour suivre le premier pas que Yamani a marqué», a-t-il dit. Touché et très ému par cette distinction, M. Yamani a exprimé sa «profonde reconnaissance» pour cette décoration, en présentant à cette occasion ses «souvenirs et son amour du Japon», ainsi que son «respect pour ce pays, qui a toujours milité pour les valeurs humaines». «Mon aventure japonaise a commencé avec un entraîneur japonais qui m'a aidé à concourir le titre de champion de France en 1961-1962. J'ai reçu l'actuel président de la FIG en 2016 ici à Alger, et à partir de cette date, notre amitié ne cesse d'évoluer. Je remercie tous ceux qui ont contribué dans ma carrière. Cette consécration ira directement dans les archives du Musée olympique algérien», a confié Mohamed Yamani qui a passé quatre mandats à la tête de l'Union africaine de gymnastique (UAG). Yamani, qui évoluait au moment de l'indépendance au SM Puteaux, club avec lequel il avait été sacré champion de France, a résisté à toutes les offres et pressions de ses dirigeants, optant sans hésitation pour les couleurs nationales algériennes. Au lendemain de l'indépendance, son choix le mène au ministère de la Jeunesse et des Sports où il devient conseiller, tout en gardant son statut d'athlète, puisqu'à ce titre, il est envoyé de nouveau à Paris pour préparer les JO de Tokyo et représenter l'Algérie.