La Berlinale qui débute le 15 février propose de s'interroger sur la place actuelle des femmes dans l'industrie cinématographique. Dieter Kosslick, son directeur, a d'ailleurs avoué avoir disqualifié certains films cette année car leurs réalisateurs, acteurs ou scénaristes faisaient l'objet d'accusation crédible de harcèlement. Dieter Kosslick, le directeur de l'événement, a annoncé que la 68e édition du festival berlinois porterait sur le thème des agressions sexuelles dans le septième art. «La résonance internationale de #MeToo, (le cri de ralliement en ligne contre le harcèlement et les discriminations sexuelles, NDLR), a clairement montré qu'il ne s'agit pas d'un problème limité à Hollywood», a-t-il déclaré devant la presse. Pour le directeur du festival, «la Berlinale se considère comme un forum où les problèmes peuvent être débattus et où une impulsion peut être donnée.» Ce dernier a déjà annoncé «une série d'événements organisés pour contribuer à un vrai changement». Dieter Kosslick a aussi évoqué la mise en place de conférences-débats sur la lutte contre les dérives dans l'industrie du divertissement ou sur la meilleure manière d'augmenter les financements pour les femmes dans le cinéma. Il n'a pas hésité à qualifier de «pas génial» le fait que seuls quatre des dix-neuf films en compétition pour l'Ours d'Or ont été réalisés par des femmes. «C'est déjà ça», a-t-il conclu. MeToo fait son cinéma Le directeur du festival a aussi confié avoir disqualifié une poignée de films cette année car un réalisateur, un acteur ou un scénariste faisait l'objet d'accusations crédibles de harcèlement. Il n'a pas souhaité donner les noms des longs-métrages concernés. Le jury du festival, qui remettra les prix le 24 février, est présidé par le réalisateur et compositeur allemand Tom Tykwer (Le Parfum, Cloud Atlas, Lola Rennt). On y retrouve aussi l'actrice belge Cécile de France, la productrice Adele Romanski, la critique du magazine Time Stephanie Zacharek, le compositeur japonais Ryuichi Sakamoto et l'Espagnol Chema Prado, historien du cinéma. Parmi les dix-neuf films en lice, on notera entre autres, Trois jours à Quiberon d'Emily Atef, Damsel des réalisateurs américains David et Nathan Zellner, Eva du Français Benoît Jacquot, La Prière de Cédric Kahn et Don't worry, he won't get far on foot de Gus Van Sant.