En 2016, l'ancien directeur général de l'unité Onalait de Annaba avait été mis en accusation par sa tutelle, le président du groupe d'entreprises «Giplait» Harim Mouloud. Ce cadre dirigeant avait réitéré les accusations qu'il avait exprimées à maintes reprises. Il reproche au directeur de l'unité d'Annaba qui était un de ses proches collaborateurs, des faits de détournement de collectes de lait et bien d'autres faits gravissimes. A l'appui de ses dires, le P-dg du groupe «Giplait» présentait des factures établies à la livraison d'un côté comme de l'autre de l'entreprise ne tenant pas compte de la réalité. Cela se faisait sur instruction du directeur mis en cause. Ce dernier était constamment impliqué dans les transactions. Avec d'autres comparses, ils n'hésitaient pas à traficoter la quantité servie et à augmenter le montant de la facture toujours à leur profit. Il a constaté que son trafic et celui de ses comparses ont éclaté au grand jour. Ce qui justifierait le fait que certains agents se permettent d'acquérir des biens au-dessus des moyens que leur salaire respectif est en mesure de leur offrir. Ce qu'a démontré leur employeur en réunissant les preuves matérielles des faits de détournements des collectes de lait frais, fromage, beurre destinés aux détaillants. Il y a aussi celui conditionné dans les sachets et cartons destiné à la commercialisation dont il assumait l'entière responsabilité. L'ancien directeur d'unité Onalait a préféré s'éclipser. 50 mètres à peine le sépare de son nouveau poste de Président-directeur-général de l'entreprise Ferrovial. C'est à partir de là où, apparemment ou via son ancienne ou la toute récente, il jouera le rôle de trouble-fête. Ferrovial est déjà soumise à de graves perturbations dans sa mission de production du matériel. Bien qu'alerté par différents articles de presse des graves accusations émises par le groupe Giplait sur sa nouvelle recrue, le ministère de l'Industrie est resté sourd. Ce qui a imposé au président de Giplait sous l'autorité directe du ministère de l'Agriculture, d'alerter officiellement sa tutelle. Elle avait été saisie d'un long et accablant rapport précisant le nom de l'auteur principal des détournements. Acculé par les preuves matérielles et le témoignage des agents, notamment ceux chargés de la sécurité de l'entreprise. C'est que Ferrovial est une entreprise qui était en devenir de par son importance et son impact sur le développement des activités ferroviaires. Elle est appelé à participer à la production du matériel ferroviaire tels que les wagons, les rails et autres accessoires. Tout un projet pour lequel l'Etat a investi 20 milliards de dollars. Ce projet prend son départ du Haut-Fourneau El Hadjar (Annaba) pour aller jusqu'à Ghar Djebilet (Tindouf). Il obéit à une politique qui, grâce au ferroviaire, fera de ce minerai le nouveau Hassi Messaoud de l'Algérie. Par la voix de son ministre des Transports de l'époque Boudjema Talaï, les plus hautes instances du pays l'avaient affirmé. Elles avaient même fixé l'année 2017 pour son démarrage avec le projet de réalisation de la ligne ferroviaire entre la mine de Ghar Djebilet et la région de Abadla (Béchar) pour fournir la matière première aux aciéries du Nord du pays dont les produits couvriront le marché national et seront exportés, annonçant que 2018 sera l'année de l'exportation de l'acier. Avec ce qui se passe au niveau de Ferrovial dont la gestion a été placée entre les mains d'un cadre dirigeant, le doute est permis. Il est concevable de prétendre au développement d'une quelconque activité surtout pas industriel, lorsqu'on a à faire à un cadre dirigeant comme celui objet d'une plainte pénale. Il y a lieu de se poser des questions sur la pertinence de la création du consortium algéro-chinois pour l'exploitation du gisement minier de Ghar Djebilet. Comment peut-on se permettre pareille annonce lorsque l'on est soi-même ministre de l'Industrie et des Mines à l'origine de la promotion du directeur de Ferrovial une structure de ce même ministère. Parlant de phase concrète de la faisabilité économique et des études techniques de ce site minier, il ne faut pas oublier que des milliers de kilomètres de wagons et kilomètres de rail sont nécessaires pour le lancement de la phase pilote du début de l'exploitation de ce gisement. «Le bureau d'étude canadien que nous avons sollicité, dira M. Bouchouareb, au sujet du gisement de fer de Ghar Djebilet vient de nous donner les résultats. Ils sont largement au-delà de ce que nous espérions. Ainsi, la teneur en phosphore du gisement est d'à peine 0,03% alors qu'une ancienne étude y prévoyait 1%. De même, la teneur en minerai de fer est de 62% et non pas de 50% comme on le pensait jusque-là, sur la base de cette même ancienne étude.» M. Bouchouareb précisera que l'exploitation effective de ce gigantesque gisement, le plus grand dans le monde, démarrera aux alentours de fin 2016. Bouchouareb ne dira pas si dans le dossier remis aux Canadiens l'on a révélé que l'entreprise algérienne chargée du wagonnage est gérée par un cadre suspecté de détournement.