Les créances de l'ADE et des différentes Sociétés de Distribution de l'électricité et du gaz risquent de les étouffer. Les nouveaux maires doivent assumer et régler les dettes des anciens maires. L'électricité achetée par l'ADE est pour le fonctionnement des pompes des réservoirs et des châteaux d'eau. Chez les S.D il n'est pas permis de couper l'alimentation électrique pour les installations hospitalières ou les stations de pompage de l'eau potable. C'est-à-dire que les élus sont conscients de cet avantage et ils en profitent. Sur l'ensemble des délibération des assemblée populaires concernant les transferts des sommes de chapitre en chapitre pour «honorer» certaines dépenses de certains «fournisseurs», sachant pertinemment que les équipes de l'Ex- sonelgaz ne couperaient en aucun cas l'électricité qui alimente un puits ou un réservoir d'eau, ni celle des écoles ou mosquées ou encore les lignes alimentant l'éclairage public. M. Noureddine Bedoui ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire était hors de lui lors de la conférence intersectorielle de Kouba. Si ce n'est son éducation qui l'ai retenue, il aurait proféré en l'endroit des élus les adjectifs les plus contendants. Le ministre de l'Intérieur a accusé certains élus locaux de «mauvaise gestion», notamment en ce qui concerne le règlement des différentes redevances. «Dans le budget de chaque commune, nous trouvons le chapitre des dépenses obligatoires, dont les factures de l'électricité et de l'eau», avait souligné le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Alors pourquoi cet étranglement des entreprises publiques. Mes confrères et consœurs présents à cette conférence sont unanimes pour définir la situation de catastrophique. Beaucoup d'entre eux ont compris avec amertume que le secteur public est clément et que certains élus sont irresponsables et font soit dans le populisme ou dans banditisme administratif. Si cela continue, le secteur public sera voué à la disparition. Une jeune journaliste fera remarquer par une comparaison que lorsque l'on veut étancher notre soif, on paie rubis sur ongle et illico presto la bouteille d'eau. Par contre, il est inconcevable de fuir les factures de l'ADE et celles des SD de l'ex-Sonelgaz. Elle ajoutera pour étayer l'exemple du règlement des redevances ou charges locatives quand c'est un privé on le paie 12 mois à l'avance et quand c'est l'OPGI ou les domaines on peut s'abstenir sans que l'on ne soit inquiétés pendant plusieurs mois voire plusieurs années. Les caisses de ces entreprises n'ont même pas été renflouées par le Trésor public pour compenser les pertes enregistrées pour le maintien de la paix sociale. Les sept cents milliards de centimes que doivent les collectivités publiques à l'ADE sont presque en équilibre avec les dettes que l'ADE doit régler aux Sociétés de distribution de l'électricité (ex-Sonelgaz). Il ne s'agit pas uniquement d'indexer les collectivités publiques. Les abonnés «mauvais payeurs» ou les «piqueurs illicites» sur les réseaux d'AEP représentent 50% du manque à gagner de ce qui reste après les fuites. Alors qu'il y a quelques temps, l'été dernier pour être plus précis, M. Smaïl Amirouche, directeur chargé de l'alimentation en eau potable avait déclaré que le montant des factures impayées par les ménages était de vingt neuf milliards de dinars.