A l'approche de la saison estivale, l'alimentation en eau potable dans la wilaya de Tizi Ouzou est confrontée à de nombreuses contraintes. Dans un bilan, présenté devant le conseil de l'exécutif de wilaya, l'Algérienne des eaux, a fait état de nombreuses embûches qui compliquent sans cesse la distribution d'eau potable. De prime abord, la direction de wilaya de l'ADE, avance la problématique des recouvrements dont la difficulté ne cesse de fragiliser la trésorerie de l'entreprise. A la fin 2006, l'organisme fait état de quelque 83 villages qui refusent toujours d'honorer leurs factures. Ces derniers contestent plusieurs points relatifs à cette prestation de service, notamment le paiement de la taxe d'assainissement. A la même période, les créances que détient l'ADE sur ses abonnés dans cette wilaya, dépassent de loin les 850 millions de dinars. Pour ce qui est des redevances des grands consommateurs, le plus gros morceau revient aux communes. Dans le même rapport, il a été mentionné que les collectivités locales ne sont pas en mesure d'honorer ces impayés dont le chiffre exact n'a pas été donné, eu égard à la faiblesse de leurs ressources financières. Du côté des ménages, l'organisme signale que dans certaines régions de la wilaya, les foyers ne sont pas encore soumis au paiement. En revanche, ils s'opposent à la pose de compteurs, étant habitués à la consommation gratuite. Cet état de fait ne cesse pas de compliquer davantage la situation de l'ADE qui, à son tour, est redevable de plus de dix milliards de centimes à la Sonelgaz. Outre les recouvrements, l'ex-EPETO fait face au phénomène des branchements illicites. Pour l'année 2006 seulement, près de 800 cas ont été détectés, souligne le même document. Le vol des équipements, lui aussi, importune l'entreprise dont les installations qui se trouvent dans des endroits isolés ne sont pas épargnées. A cet égard, la justice est saisie pour le règlement de certains cas de vol. A travers les différents parquets de la wilaya, l'entreprise compte un peu plus de mille plaintes. Concernant l'entretien des ouvrages de production et de distribution d'eau, c'est l'intervention de la direction de l'hydraulique de la wilaya (DHW) qui est sollicitée pour la réparation de quelque 200 réservoirs et 21 stations de reprises dont les trappes et les clôtures sont délabrées. L'usure touche également les canalisations, notamment les réseaux de distribution, dont une bonne partie date des années 1970. En conséquence, une moyenne de 900 fuites sont signalées et réparées mensuellement. Sur un autre plan, d'autres difficultés se posent en matière de la protection de la santé publique. L'ADE, en effet, a fait état de nombreux cas de pollution qui menacent les réseaux de distribution de l'eau potable. Dans le rapport en question, il est fait état de la problématique de l'enchevêtrement des canalisations d'AEP et d'assainissement ce qui risque grandement de provoquer des cas de pollution et de porter atteinte à la santé des citoyens.