Ils menaçaient de le faire, ils l'ont fait, hier lundi. Les médecins résidents en grève depuis plus de quatre mois ont boycotté l'examen des Diplômes d'études médicales spécialisées (DEMS), a-t-on appris hier du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). En grève depuis plus de quatre mois maintenant, après multiples rencontres avec le ministère de la Santé et, dernièrement, avec le ministère de l'Enseignement supérieur, les médecins résidents «dont les revendications n'ont pas été entendues» menaçaient la semaine dernière d'une démission collective, mais avant cela de boycotter l'examen des Dems. C'est pour cette raison qu'ils avaient rencontré, la semaine précédente, Tahar Hadjar, ministre de l'Enseignement supérieur, une rencontre qui a duré des heures mais qui n'a donné aucun résultat positif. Il faut savoir que c'est le deuxième boycott qu'ont fait les médecins résidents. En effet, après avoir boycotté la première session de l'examen en janvier passé, ils ont remis ça, hier, avec la deuxième session de cet examen si important pour leur parcours professionnel. Ils semblent, effectivement, très à cheval pour arriver à leurs objectifs qui est de voir leurs différentes revendications acceptées en commençant par l'amélioration des conditions de travail dans les hôpitaux, notamment ceux du grand Sud où le moindre outil «est parfois inexistant», nous a témoigné un médecin. Les médecins résidents spécialistes en ophtalmologie ont boycotté l'examen qui devrait se dérouler, hier, à la faculté de médecine de Ben Aknoun. A cet effet, selon une déclaration du Camra, des résidents qui étaient en route pour soutenir leurs collègues «se sont vu refuser l'accès à la faculté de Ben Aknoun». Sur sa page facebook, le Camra a déclaré que «certains ont été embarqués sans aucun motif à bord des fourgons de police et transférés aux commissariats de Ben Aknoun, Draria, Cheraga et Zeralda», ajoutant que «leurs téléphones et papiers d'identités ont été confisqués jusqu'à nouvel ordre». Selon le docteur Yacine Belhi de la cellule de communication du Camra : «C'est au niveau de Chateauneuf qu'ils ont été interpelés par des policiers en civil, puis embarqués dans des fourgons en directions de différents commissariat de la capitale dont Ben Aknoun, Kheraïssia et Zeralda.» Ce même responsable a expliqué que ces «arrestations ont été faites sans aucun motif». Pour rappel, il y a trois semaines de cela, des médecins grévistes venus de plusieurs wilayas du pays ont organisé une manifestation dans la wilaya de Constantine. Les protestataires, plus de 15 000 représentants des médecins résidents algériens (7.000 médecins selon une source policière), ont entamé leur marche à partir du centre hospitalo-universitaire (CHU) Benbadis, en passant par Bab El Kantra et le pont géant Salah Bey, avant de se rendre au centre-ville et retourner à leur point de départ. Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) avait précédemment lancé un appel aux médecins résidents afin d'organiser des marches régionales pour exprimer leurs revendications. Avant cela, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, Mokhtar Hasbellaoui, avait reçu une délégation de l'Union nationale de santé publique (Unsp) relevant du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) conduite par son président, Lakhal Amar, au titre d'une audience entrant dans le cadre du cycle de rencontres du ministre avec l'ensemble des partenaires sociaux. Durant cette rencontre, tenue en marge de la séance de travail avec la commission centrale de dialogue avec les partenaires sociaux, les participants ont abordé un certain nombre de points en rapport avec la situation socioprofessionnelle des personnels de la santé, notamment celle concernant les travailleurs contractuels.