Il y a sur urgence pour l'Algérie de s'adapter à la révolution mondiale du numérique qui a un impact sur le comportement des citoyens, sur la gestion des institutions et des entreprises. C'est que les Nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ont des implications au niveau de la gouvernance politique, la gestion des entreprises et des administrations et un impact également sur notre nouveau mode de vie renvoyant au savoir et à l'innovation permanente. Politiques, entrepreneurs, citoyens, nous vivons tous aujourd'hui dans une société de communication électronique, plurielle et immédiate qui nous contraint à prendre des décisions en temps réel. La maîtrise du temps étant le défi principal du siècle, en ce XXIe siècle, engageant la sécurité nationale toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays. 3.-L'Algérie face aux enjeux de la société mondiale de l'information Chaque jour, de nouvelles avancées technologiques rendent plus obsolètes les progrès antérieurs. D'où les enjeux – en termes d'opportunités mais aussi de risques de marginalisation de l'Algérie – que représentent les NTIC pour la croissance et le développement social. Ce retard est dû en partie aussi au problème des mentalités et des attitudes négatives qui entravent la réalisation de projets novateurs et très intéressants, que proposent des spécialistes. La connexion Internet trop lente et l'Algérie n'a pas réussi à rattraper son retard cette année en matière de Technologies de l'information et de la communication (TIC), au contraire, elle est même en recul dans le classement mondial établi par le World Economic Forum sur le développement de ces technologies. L'Algérie gagne trois petites places dans le classement du rapport 2016 du Forum économique mondial consacré à l'innovation dans l'économie numérique, passant du 120e au 117e rang sur 139 pays. Elle ne figure pas parmi les dix premiers pays africains en raison d'un environnement et d'un usage des TIC en deçà des standards mondiaux. Entre 2010/2015, l'Algérie est passée de la 114ème place dans le classement mondial de 167 pays en matière de développement de l'indice des TIC selon le rapport de janvier 2016 de l'UIT. L'indice «Networked Readiness Index», qui a permis au World Economic Forum(WEF) d'établir son classement de 144 pays, permet d'évaluer l'impact des TIC sur l'économie et la compétitivité de chaque pays. Elaboré son classement en fonction de l'indice Networked Readiness Index (NRI), qui évalue la disponibilité de 144 pays à exploiter les TIC en termes notamment de croissance, de compétitivité, ainsi que de la prospérité de leurs citoyens. Pour le mesurer, l'indice NRI calcule l'aptitude d'un pays à exploiter pleinement les TIC en termes respectivement d'infrastructures des TIC, du coût d'accès et de disponibilité des compétences requises pour un usage optimal, de l'utilisation des TIC par les gouvernements et le milieu des affaires, du contexte économique et du climat pour l'innovation, du cadre politique et réglementaire, et de l'impact économique et social des TIC. Pour chacun de ces paramètres, le rapport a également élaboré un classement pour l'ensemble des pays. Pour 2016, le rapport explique que l'Algérie continue à afficher un faible effet de levier des TIC, avec l'un des impacts les plus faibles mondialement sur le plan économique (143e place mondiale pour ce critère) et social (141e). Il souligne également qu'une mauvaise infrastructure des TIC (119e), combinée à une faible base de compétences (101e), se traduit par des niveaux très faibles d'utilisation des TIC (140e). Le rapport précise que l'Algérie se classe respectivement à la 100e place sur la base du critère de l'usage individuel des TIC, au 144e rang dans leur usage dans le domaine des affaires, et pointe à la 139e position dans leur utilisation dans la sphère institutionnelle et gouvernementale. En outre, il considère que «les graves déficiences dans le cadre réglementaire (141e) et les insuffisances dans l'environnement des affaires et de l'innovation (143e) entravent les capacités positives qui découlent des TIC. Pour 2017, le WEF concernant l'index de l'évolution du digital classe l'Algérie 57ème sur 60 pays avec un score de 1,67. Malgré son classement, elle est à retrouver dans la catégorie « Watch out », dans la liste des nations dont les infrastructures dans le numérique font défaut (pénétration faible de l'ADSL et de la fibre optique, absence d'e-paiement...), mais qui comptent des startups innovantes et un investissement naissant dans le domaine. Une étude algérienne montre que seulement 15% des PME algériennes sur les 321.000 recensées utilisent les technologies de l'information et la communication (TIC) dans leurs activités selon l'Agence nationale de développement des PME (ANDPME). Pour 2017 en termes de technologies et d'innovation, dans le classement mondial, l'Algérie a été classée dans les derniers (136e) malgré que qu'elle a investi environ 8 milliards de dollars ces 15 dernières années à travers ses institutions financières et administrations qui ont bénéficié grandement de financements publics pour moderniser leurs services. Nous avons une dizaine de pays africains devancent l'Algérie : l'île Maurice (49e), l'Afrique du Sud (65e), les Seychelles (74e), le Maroc (78e), le Rwanda (80e), la Tunisie (81e), le Cap-Vert (85e), le Kenya (86e), l'Egypte (96e), la Namibie (99e) et le Botswana (101e), Ghana (102e), Côte d'Ivoire (106e), le Sénégal (107e), la Gambie (113e), le Lesotho (115e) et la Zambie (116e). Dans la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord), En résumé, face à l'entropie analysée précédemment, du fait que l'industrie des TIC a grandement contribué à la croissance de l'économie, restant un secteur important dans les échanges commerciaux au niveau mondial ainsi que pour le développement du commerce intra entreprises, l'Algérie a besoin d'une stratégie d'adaptation dans ce domaine. Surtout avec l'avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera sur le numérique, les nouvelles technologiques, les industries écologiques avec un Mix énergétique entre 2020/2030. C'est une question de sécurité nationale. Et ce à condition, d'adopter rapidement une stratégie de passage d'une économie de rente, passant par de profondes réformes structurelles, souffrant actuellement d'une crise de gouvernance et non d'une crise financière. Sans réformes structurelles profondes, supposant un minimum de consensus politique et social et une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes, il ne faut pas s'attendre à des miracles. Plus on diffère les réformes, plus on épuisera les réserves de changes et cette crise de gouvernance risque de se transformer en crise financière, économique et politique avec le risque d'une déstabilisation régionale avec le retour au FMI horizon 2020, ce qu'aucun patriote algérien ne souhaite. Cela renvoie à l'urgence du rétablissement de la morale de ceux qui dirigent la Cité, si l'on veut éviter à l'Algérie un suicide collectif, condition du rétablissement de la confiance passant par la réhabilitation du travail, de l'intelligence, de l'entreprise créatrice de la richesse durable, dans le cadre de la mondialisation, fondement de la richesse de toute nation car l'entropie a atteint ces dernières années un niveau inacceptable. Le rétablissement de la confiance fondement du développement est à ce prix. (Suite et fin) Dr Abderrahmane Mebtoul, professeur des universités, expert international