Le directeur d'unité de l'Algérienne des Eaux (ADE) de Khenchela et quatre cadres de l'entreprise ont été convoqués à comparaître hier mardi devant le tribunal de la même ville. Ils sont accusés de plusieurs délits dont, dilapidation des fonds public, faux et usage de faux, utilisation abusive des biens de l'entreprise etc. En effet, sur une requête déposée par des syndicalistes de deux unités et plusieurs cadres de l'entreprise, le procureur de la République a saisi les services de la sûreté de wilaya de Khenchela pour diligenter une enquête à ce sujet. Des copies de ce rapport ont été adressées en même temps au wali (Cabinet) au directeur de la zone de Batna et à l'ex-directeur de l'Algérienne des Eaux à Alger. Les mis en cause dans cette affaire ne sont autres que le directeur et quatre cadres de l'unité de l'Algérienne des Eaux (ADE) de Khenchela dont le chef de département du personnel, l'adjoint du directeur chargé de la sécurité. Selon des sources proches de l'enquête, il est reproché au directeur de l'unité d'avoir tenté d'exercer des pressions contre ceux qui osent critiquer ou dénoncer des lacunes en procédant à leur limogeage, la suspension ou la mutation. Selon des cadres syndicaux, une jeune femme a été licenciée abusivement après 26 ans de service. Cette dernière qui a exercé les fonctions de chef de service finances et comptabilité, aurait été victime d'un règlement de compte, ont-ils indiqués. «Nous avons été citées dans un procès-verbal de la commission de discipline mettant fin au fonction à cette cadre de l'entreprise alors que nous n'avons rien à voir à ce sujet. Nous ne voulons pas être associés à des règlements de compte», ont écrit les syndicalistes sur une requête. «C'est parce qu'elle a dénoncé un détournement de fond, que la malheureuse fut licenciée», ont déclarés les cadres syndicaux. Certains cadres qui auraient été victimes d'abus ne sont pas laissés faire, selon un travailleur. Ils avaient répliqués en saisissant la justice où l'entreprise a été à chaque fois condamnée par le tribunal. L'entreprise a été contrainte de débourser plus de 1 milliard et cinq cent millions de centimes, a-t-il ajouté. Ce qui est grave est que les plaignants accusent le directeur d'avoir mis le matériel de l'entreprise aux services des entrepreneurs. Faute de preuves, nous n'avons pas pu donner la suite des déclarations des syndicalistes à ce sujet. Dans cette affaire, les juges auront également à confirmer le versement de 3 mois de salaires à un proche du directeur qui était selon la requête en prison. Les travailleurs de l'entreprise ont indiqué que cette affaire n'est pas la première du genre. Nos interlocuteurs ont rappelé qu'un camion et un véhicule Mitsubishi neufs ont disparus et restent introuvables jusqu'à ce jour. Il est de même pour du matériel informatique comprenant des données des clients qui, selon les mêmes travailleurs, ont été volés du siège de l'entreprise. « Le hic est que le matériel informatique a disparu sans que les serrures du bureau, la porte d'entrée et les fenêtres ne soient endommagées. Comme d'habitude, nous n'avons pas réussi à rentrer en contact avec le directeur de l'unité, son adjoint ou le directeur de zone de Batna. En somme, quelques heures seulement avant le début des plaidoiries, les avocats des plaignants ont laissé entendre qu'ils demanderaient au Président du tribunal d'ajourner l'audience sans donner de détails.