Les échanges électroniques en Asie indiquaient mercredi que les cours du pétrole continuaient de grimper, portées par des estimations sur un déclin des stocks de brut américain et les inquiétudes sur de possibles ruptures d'approvisionnement au Moyen-Orient. Vers 04h 20 GMT, le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mai, prenait 31 cents à 66,83 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en juin, gagnait 33 cents à 71,91 dollars. La fédération professionnelle de l'American Petroleum Institute, qui publie ses propres chiffres la veille de ceux de l'EIA, a fait état d'une baisse des stocks de brut, ce qui a participé à la hausse des prix, ont relevé des analystes. Cette fédération privée a estimé, en effet, que les stocks de brut américain avaient reculé d'un million de barils durant la semaine achevée le 13 avril. Le recul des stocks pousse les cours à la hausse car ils témoignent du renforcement de la demande chez le plus gros consommateur de brut mondial. Les analystes jugent cependant que les risques de perturbations de l'offre d'or noir dus aux tensions géopolitiques au Moyen Orient sont le plus gros facteur haussier à l'œuvre. L'incertitude concernant la situation en Syrie et au Yémen "a aidé à propulser le prix du baril de Brent au-dessus des 70 dollars". "Les investisseurs se focalisent principalement sur le possible retour des sanctions contre l'Iran, ce qui ferait envoler les cours car ce pays est un acteur majeur de l'offre mondiale de brut", a déclaré Stephen Innes, analyste chez Oanda. Les marchés observent également les niveaux de la production américaine, dont la croissance absorbe l'augmentation de la demande alors même que les autres grands producteurs se sont alliés pour limiter leurs extractions. Les chiffres officiels de l'Agence américaine d'information sur l'énergie et les réserves ainsi que la production américaines devaient être publiés hier, tard dans la journée. La production américaine augmente, ce qui pourrait contre-carrer les efforts de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d'autres producteurs comme la Russie pour stabiliser le marché. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) avait maintenu vendredi dernier sa prévision de demande de pétrole en 2018, malgré quelques facteurs d'incertitudes et considère que le rééquilibrage du marché va se poursuivre. Ainsi, l'organisme s'attend à ce que la demande mondiale de pétrole progresse de 1,5 million de barils par jour (mbj) cette année. En ce qui concerne le premier trimestre, une "plus forte croissance" de la demande aux Etats-Unis, a été "partiellement compensée" par une croissance de la demande plus faible en Chine.