Le président palestinien Mahmoud Abbas a ordonné au représentant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à l'ONU de réclamer la protection internationale des Palestiniens, à la suite de l'assassinat par les forces d'occupation israéliennes de 39 Palestiniens qui manifestaient pacifiquement depuis le 30 mars dernier dans la bande de Ghaza. La mobilisation de masse des milliers de Palestiniens a fait quatre nouvelles victimes vendredi, dont un adolescent âgé de 15 ans atteint par des balles des forces d'occupation dans le Nord de l'enclave, ont annoncé des secours ghazaouis. Le secrétaire général de l'OLP, Saeb Arekat, a déclaré samedi à la presse à Ramallah en Cisjordanie que M. Abbas avait donné ses directives au représentant de l'OLP pour saisir les instances onusiennes afin d'intervenir d'urgence, à la lumière des attaques meurtrières des forces d'occupation contre des manifestants pacifiques réclamant de droit de retour des réfugiés et la levée du blocus imposé depuis plus d'une décennie à la bande de Ghaza. «Le président a chargé notre ambassadeur Riad Mansour d'aller au Conseil de sécurité et au Secrétaire général (des Nations unies) avec une autre lettre demandant la convocation d'une réunion selon la formule Arria, ou toute autre forme, pour entamer une discussion sérieuse afin de fournir la protection internationale aux Palestiniens», a indiqué M. Arekat. «C'est nécessaire parce que la protection fournie par les Etats-Unis à l'occupant israélien est devenu le principal instrument pour encourager les forces d'occupation à continuer à tuer les Palestiniens», a-t-il ajouté. Commentant l'utilisation par le Département d'Etat américain du terme «territoires occupés» dans le rapport annuel des droits de l'homme publié vendredi, ce responsable de l'OLP a dénoncé ouvertement l'intervention américaine dans la situation et a accusé l'administration américaine de parler au nom du gouvernement de l'occupant israélien. Indignations M. Arekat a également accusé l'occupant israélien d'avoir assassiné Mohammad Ayoub, un Palestinien de 15 ans, lors du rassemblement de vendredi dernier dans la bande de Ghaza, en déclarant : «Ce qui est nécessaire est une enquête menée par la procureure générale de la Cour pénale internationale, Fatou Bensouda, au lieu d'une enquête interne menée par les forces d'occupation». La mort de cet adolescent a provoqué une vague de condamnations palestiniennes et internationales. Mohammed Ayoub, âgé de 15 ans, a été tué par les tirs de soldats israéliens. «Des soldats israéliens ont ouvert le feu sur des manifestants à Ghaza en utilisant des balles réelles (...) tuant quatre Palestiniens dont un âgé de 15 ans. Une enquête complète est nécessaire», a déclaré un porte-parole de l'Union européenne dans un communiqué. La veille, l'envoyé spécial de l'ONU pour le Moyen-Orient Nickolay Mladenov avait écrit sur Twitter : «Il est scandaleux de tirer sur des enfants (...) Les enfants doivent être protégés de la violence, pas y être exposés». Interrogé samedi par les médias, le père de Mohammed Ayoub a estimé que son fils «se tenait loin des soldats et n'était pas armé». «Il ne jetait pas de pierre ou quoi que ce soit», a-t-il ajouté. L'utilisation de balles réelles au cours des précédentes manifestations a déjà fait l'objet de critiques d'organisations de défense des droits de l'homme. Vendredi, quatre Palestiniens ont trouvé la mort, portant à 39 le nombre de Palestiniens tués par des tirs israéliens et plus de 5000 blessés depuis le début, le 30 mars, du mouvement appelé la «Marche du retour». Intissar Al Wazir salue la position constante de l'Algérie La présidente de l'Union générale de la femme palestinienne (UGFP) et présidente de l'organisation des prisonniers et blessés, la militante Intissar Al Wazir, a salué, hier à Alger, la relation historique qui lie les peuples algérien et palestinien, et le soutien indéfectible de l'Algérie à la Palestine, exprimant sa fierté de se trouver en Algérie et d'y rencontrer plusieurs personnalités et organisations de la société civile. «L'Algérie a toujours soutenu le peuple palestinien et sa cause juste, et le défunt Abou Djihad était parmi les premiers qui sont venus en Algérie après l'ouverture du bureau de la Palestine en 1963», a affirmé Mme Intissar Al Wazir, veuve du martyr Abou Djihad, ancien dirigeant de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), lors de l'audience que lui a accordée le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens (UNPA), Mohamed Alioui, en présence de l'ambassadeur de Palestine à Alger, Aïssa Louay, et de la secrétaire générale de l'Union nationale des femmes algériennes (UNFA), Nouria Hafsi. Dans le même contexte, Mme Al Wazir a salué la relation historique qui a toujours uni les peuples algérien et palestinien, exprimant sa fierté de se trouver Algérie dans le cadre de la commémoration du 30e anniversaire de l'assassinat de son époux, Abou Djihad, par les services secrets israéliens. Mme Al Wazir a tenu à rendre hommage au combat de la femme palestinienne et sa résistance face à l'occupation israélienne, pour la liberté et l'indépendance, soulignant que 13 filles mineures croupissaient dans les prisons israéliennes, à l'instar d'Aahd El-Temmimi et bien d'autres. Outre son combat contre le colonisateur israélien, Mme Intissar Al Wazir a indiqué à l'APS que «la femme palestinienne mène un combat interne afin de faire promulguer des lois permettant de protéger ses droits et de consolider sa place dans la société», soulignant que la l'UGFP s'attelait à unifier les lois liées à la femme en Palestine. Elle a mis en avant les postes importants occupés par la femme palestinienne, grâce à sa détermination et sa volonté remarquables, faisant état de 20% de représentation de la femme au Conseil législatif, tout en attendant qu'elle atteigne les 30% au prochain Conseil national. Concernant les derniers développements de la question palestinienne, Mme Al Wazir, connue sous le surnom d'Oum Djihad, a condamné «le complot américain» à l'encontre d'El-Qods et les décisions de Washington d'y transférer son ambassade, les qualifiant de «crime» contre le peuple palestinien. «El-Qods restera, à jamais, capitale de la Palestine», dit-elle. À l'occasion du 30e anniversaire de l'assassinat de son époux (Chadi Abou Djihad), elle a révélé que le responsable militaire israélien a reconnu l'année dernière avoir ouvert le feu sur Abou Djihad, un geste qui a dévoilé au monde entier les plans criminels d'Israël visant à éliminer les Palestiniens. Elle a indiqué, par ailleurs, que toutes les lectures confirment l'implication du Mossad dans l'assassinat en Malaisie du chercheur palestinien, Fadi Mohamed El-Batche, et qui s'ajoute aux dizaines de dirigeants palestiniens assassinés à l'étranger. Pour sa part, M. Alioui a réaffirmé la position indéfectible de l'Algérie vis-à-vis de la question palestinienne et la solidarité des Algériens avec les prisonniers, mettant en garde contre les tentatives de division des rangs palestiniens. Il a appelé, à ce propos, à s'éloigner des différends et à œuvrer à redonner un nouveau souffle à la question palestinienne. Il a ajouté que l'UNPA a, de tout temps, été aux côtés des agriculteurs palestiniens et veillait à leur prêter assistance au double plan moral et matériel, à la lumière du blocus imposé par l'occupant israélien et en dépit des obstacles qui y existent. Le SG de l'UNPA a salué la résistance des jeunes palestiniens contre les violations israéliennes et la défense de l'honneur de leur pays. À cette occasion, Mme Hafsi a déclaré à l'APS que l'UNFA veille toujours à faire entendre la voix de la femme palestinienne et soulever ses préoccupations en la défendant dans tous les fora internationaux, soulignant que l'UNFA a défendu le droit des palestinienne à une vie digne sur leur propre terre lors d'une rencontre avec le Secrétaire général de l'ONU, en marge de la 62e session des droits de la Femme à New York. Elle a fait savoir qu'il existe des relations entre l'UNFA et son homologue palestinienne par les liens de fraternité et de solidarité avec la Palestine, pays frère, dévoilant l'organisation d'une rencontre entre les femmes cadres, demain lundi, à travers laquelle il sera procédé à la signature d'une convention avec l'Union générale de la femme palestinienne concernant les relations bilatérales et «les voies devant soutenir la femme palestinienne à la lumière des mutations de l'heure... ».