L'Autorité palestinienne a mis en garde mercredi contre une nouvelle escalade des forces de l'occupation israélienne dans la bande de Ghaza, en dénonçant des actes portant atteinte aux fondements du processus de paix, déjà dans l'impasse à cause de la colonisation juive. Le président palestinien Mahmoud Abbas a averti contre l'intensification ces derniers mois des attaques et des agressions israéliennes contre la bande de Ghaza, lors d'une réunion dans la journée à Ramallah, en Cisjordanie, avec le représentant de l'Union européenne (UE) auprès de l'Autorité palestinienne, Christian Berger. M. Abbas a souligné, à ce propos, que cette nouvelle escalade israélienne dans ce territoire occupé et soumis au blocus israélien, met en danger le processus de paix palestino-israélien, au point mort en raison du refus d'Israël de mettre un terme à ses activités de colonisation juive, en dépit des appels de la communauté internationale. Le président palestinien a appelé, à cette occasion, l'UE à jouer "un rôle plus influent dans le processus de paix, grâce à son poids économique et politique pour encourager les efforts de paix au Proche-Orient". La récente escalade israélienne a été également dénoncée par le négociateur palestinien Saëb Arekat, qui a exprimé sa "grande préoccupation" face à une nouvelle agression visant la population palestinienne. En les qualifiant de "dangereuses", M. Arekat a affirmé que ces attaques compliqueraient davantage la situation dans la région, alors que le territoire palestinien de Ghaza subit toujours les conséquences désastreuses du blocus économique et de la circulation imposé par Israël depuis près de quatre ans. L'occupant israélien avait rappelle-t-on, déclenché, il y a deux ans, une vaste opération militaire dévastatrice contre Ghaza faisant des milliers de martyrs et de blessés palestiniens. "La situation à Ghaza est très inquiétante", a encore averti Arekat, tout en assurant que les Palestiniens "ne ménageront aucun effort pour restaurer l'unité nationale et aboutir à la réconciliation" pour faire face aux multiples exactions israéliennes. L'aviation militaire israélienne a mené depuis samedi plusieurs raids contre des objectifs civils à Ghaza, notamment dans les villes de Khan Younès (nord) et Beit Lahya, lors desquels cinq Palestiniens sont tombés en martyrs et plus d'une dizaine d'autres blessés. Selon le porte-parole des services d'urgence à Ghaza, Adham Abou Selmia, le mois de décembre a été marqué par une intensification des agressions israéliennes faisant au total 12 martyrs palestiniens et une trentaine de blessés. Face à cette nouvelle escalade israélienne, le mouvement de résistance palestinien, Hamas, a affirmé mercredi que les forces de l'occupation ont franchi une nouvelle étape dans leurs agressions contre les Palestiniens pour détourner l'attention de la communauté internationale qui exige la fin de la colonisation. Le porte-parole du Hamas, Taher al-Nounou, a fait savoir que le mouvement prévoit de déposer plainte devant l'Assemblée générale et le Conseil des droits de l'Homme des Nations-unies contre l'escalade israélienne et les nouvelles menaces d'agressions contre les Palestiniens. Ces agissements déplorables de l'occupant israélien interviennent alors que le processus de paix est toujours dans l'impasse, en raison de l'obstination d'Israël de faire fi des résolutions internationales réclamant la fin des colonies. La poursuite de la colonisation juive est la principale cause de l'échec des négociations directes palestino-israéliennes lancées en septembre dernier sous l'égide des Etats-Unis et censées déboucher sur un accord en faveur de la création d'un Etat palestinien indépendant et viable. Pour Fayçal Abou Chahla, un responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), l'occupant israélien continue de se dérober de ses engagements en faveur de la paix, en tentant de faire obstacle à toute action internationale en faveur de l'établissement d'un Etat palestinien indépendant. Les Palestiniens envisagent d'aller au Conseil de sécurité de l'ONU pour obtenir une reconnaissance internationale de l'Etat palestinien dans ses frontières de 1967. L'Autorité palestinienne a déjà entamé des discussions avec la plupart des pays de l'Union européenne (UE) afin d'augmenter le niveau de la représentation palestinienne et d'avoir une reconnaissance plus large du futur Etat souverain et indépendant avec El-Qods comme capitale, a affirmé le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyadh Al-Maliki. Plusieurs pays d'Amérique latine ont déjà reconnu l'Etat palestinien libre et indépendant sur les frontières de 1967, dont le Brésil, ainsi que l'Argentine et la Bolivie, alors que l'Uruguay projette de le faire début 2011 et l'Espagne s'est engagée à reconnaître un Etat palestinien indépendant avant le mois d'août.