Le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria a accueilli du 5 au 12 mai plus de 500 œuvres d'artistes nationaux venant de différentes wilayate du pays et ce, à l'occasion de la première édition du marché de l'art, intitulé «Le printemps des Arts», organisée par le ministère de la Culture, une idée appréciée par la majorité des artistes. Il faut dire que l'évènement en lui-même est exclusif en Algérie, où, pour la première fois, l'Etat s'intéresse à l'art, d'une manière générale et aux artistes en particulier. Le ministère de la Culture, dans sa nouvelle politique, veut mettre en place «un marché de l'art national», une opportunité unique pour l'ouverture de nouveaux horizons pour la communauté des artistes. «Le Printemps de l'Art» a donc été un événement d'une importance majeure où se sont côtoyés des artistes connus, comme Valentina Ghanem, Djahida Houadef, Moussa Bourdine, Karim Sergoua, Hachemi Ameur, Mourad Belmekki, Ahmed Stambouli ou le sculpteur Mohamed Macène, d'autres un peu moins connus ou pas du tout, ainsi qu'un bon nombre d'autodidactes mais animés tous par la même passion pour l'art. L'exposition se voulait aussi un reflet global de l'art où on retrouvait des toiles, des sculptures ou encore des installations, qui possèdent des empreintes particulières. Ce «Printemps des Arts» a été inauguré le 5 mai 2018 par le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi en présence de quelques représentants des ambassades agréés à Alger. Le Palais de la Culture Moufdi-Zakaria s'était ainsi transformé en une gigantesque galerie de vente d'oeuvres d'art. Les travaux exposés allaient du réalisme au contemporain en passant par le figuratif et l'abstrait, le tout décliné en différentes techniques et généralement sur des supports dits classiques. Les artistes avaient, pour la plupart, exposé sous couvert d'une des cinq galeries d'art associées à l'évènement en question, «El Yasmine», «Seen Art», «Dar El Kenz», «Sirius» ou encore «Thevest». Alors que d'autres venaient de la majorité des wilayate du pays. «Le Printemps des Arts» étant organisé pour la première fois, il fallait s'attendre à quelques couacs. Concernant le volet organisationnel, nombreux sont ceux qui se sont d'abord posés la question de savoir comment des galeristes exposant lors de ce « Printemps des arts » pouvaient en même temps être membres du jury de sélection ? Par ailleurs, le choix des espaces dédiées aux artistes a, lui aussi, fait quelques mécontents qui estimaient s'être retrouvés dans des allées dites «mortes», rarement fréquentées par les visiteurs. Des artistes, non retenus ont été rappelés à la toute dernière minute, d'autres artistes, connus, comme Zahia Kaci, Anissa Berkane, Amal Benghezala, Yasmina Saâdoune, Smaïl Ouchen, Abderrrahmane Bakhti, Mourad Abdellaoui, Tahar Ouamane ou encore Abdelkrim Hamri étaient absents à cet événement, alors que leurs travaux et leurs réputations ont, pour certains, traversé nos frontières. Le ministre de la Culture avouera, lors de la conférence de presse, que l'absence de nombreux artistes à cette édition du «Printemps des Arts» fait suite à «des lacunes et des défaillances constatées et que des mesures seront prises à l'effet de corriger les erreurs commises» lors des prochaines éditions. Il a promis aussi de mettre en place une commission qui aura pour mission de préparer la véritable première édition du «Printemps des Arts», considérant celle du 5 mai comme une «édition expérimentale». D'ailleurs, le ministère de la culture devrait, également, revoir lors des prochaines éditions, le volet «sélection», en confiant, par exemple, cette mission aux nombreux et talentueux professeurs de nos Ecoles des Beaux-Arts. L'objectif principal de ce «Printemps des Arts» était, bien entendu, la vente des œuvres, sur ce plan, les acheteurs ne se sont pas bousculés au portillon. Il suffisait juste de compter le nombre de pastilles rouges signalant les œuvres vendues pour avoir une idée...Est-ce les prix affichés par certains artistes qui leur ont fait changer d'avis ? Une autre question sur laquelle il faudra se pencher lors des prochaines éditions.