La série d'attaques du Makhzen contre l'Algérie continue. Aux dernières nouvelles, le ministère des Affaires étrangères du Maroc a agressé, par des tweets publiés dans la nuit du samedi au dimanche, l'Algérie qu'il mêle de nouveau dans des affaires diplomatiques, qualifiant de «provocation la décision du Front Polisario de commémorer le 45ème anniversaire de sa création à Tifariti.» «Le Maroc regrette que cette escalade se déploie avec bénédiction et complicité de l'Algérie, membre de l'Uma, mais dont il viole doublement la charte : en fermant les frontières et en abritant sur son sol armé qui menace l'intégrité territoriale d'un autre membre», a fustigé le Makhzen par la voix de son ministère des Affaires étrangères. Dans sa nouvelle attaque, le Maroc «considère qu'il s'agit là d'une nouvelle violation caractérisée du cessez-le-feu et d'un défi flagrant à l'autorité du Conseil de sécurité de l'ONU.» Par ailleurs, il demande «officiellement aux instances onusiennes concernées de diligenter une enquête internationale pour jeter la lumière sur la situation dans les camps de Tindouf administrés par le Polisario sur le territoire algérien». De ce fait, Rabat ne s'arrête pas à ses accusations à l'égard du Polisario, mais se charge encore sur l'Algérie. Il faut souligner que le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avant même du début de cette escalade marocaine contre l'Algérie, avait appelé samedi «à la plus grande retenue au Sahara occidental». Dans un communiqué publié par son porte-parole, Stéphane Dujarric, il a été affirmé que «le Secrétaire général suit de près l'évolution de la situation au Sahara occidental». Selon des diplomates, Washington, sous l'impulsion de son nouveau conseiller présidentiel à la sécurité nationale, John Bolton, entend mettre ainsi une pression maximale pour obtenir des résultats au Sahara occidental, jugeant que ce conflit n'a que trop duré. Il s'agit d'une deuxième accusation en un mois seulement. La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, avait émis de graves accusations à l'égard de l'Algérie, lui reprochant d'avoir apporté «couverture, soutien et appui opérationnel dans l'implication du Hezbollah à la question du Sahara occidental.» Des accusations face auxquelles Alger avait vite réagit, démentant par la voix du ministère des Affaires étrangères «avoir organisé ces rencontres entre le Front Polisario qui lutte pour l'indépendance du Sahara Occidental et le mouvement libanais Hezbollah». La diplomatie algérienne a rejeté toutes accusations à son encontre de la part du Maroc. Cette réaction d'Alger a intervenue suite à une interview publiée par l'hebdomadaire Jeune Afrique. Les déclarations de Rabat sont intervenues suite à sa décision de rompre sa relation diplomatique avec l'Iran, décision à laquelle elle a encore mêlé l'Algérie. Face à ces graves accusations, l'Iran avait «fermement démenti les déclarations mensongères du Maroc sur une prétendue coopération de Téhéran avec le Front Polisario, déplorant que de tels propos servent de prétexte à une rupture diplomatique», avait expliqué le ministère des Affaires étrangères de l'Iran. Pour sa part, le Hezbollah libanais avait rejeté ces accusations «dans leur intégralité et juge regrettable que Rabat ait cédé à des pressions étrangères, et a invité le Maroc à chercher un argument plus convaincant pour rompre ses relations avec l'Iran.» Ces accusations du Maroc avaient intervenu au lendemain de l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU, de la résolution 2414 qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et appelle les deux parties au conflit, le royaume du Maroc et le Front Polisario, à des négociations «sans conditions préalables et de bonne foi, sous les auspices du Secrétaire général de l'ONU, et prorogeant le mandat de la Minurso de six mois.»