Le gouverneur de la Banque d'Algérie a assuré, jeudi lors d'une réunion avec les P-dg des banques, que «la Banque d'Algérie dispose des instruments nécessaires pour la gestion de la liquidité et est prête à les utiliser dans la mesure de nécessité», selon une information des responsables de cette institution financière, relayée par l'agence officielle. «Le principal défi est désormais de continuer à assurer la stabilité des prix dans un environnement de surplus de liquidités substantiels et persistants», a expliqué le gouverneur de la Banque d'Algérie lors d'une réunion avec les P-dg des banques où il a expliqué les lignes directrices de la politique monétaire. Dans ce sens, il a souligné qu'au 8 janvier 2018, «les opérations de reprise de liquidité ont débuté». Ces opérations s'effectuent sous forme de dépôts à terme à 7 jours sachant que les montants à absorber sont décidés par la Banque d'Algérie et adjugés à travers des enchères à taux variable avec un taux maximum proche du taux directeur. De plus, au 15 janvier 2018, au début de la première période de constitution de la réserve obligatoire, la Banque d'Algérie a augmenté le taux de cette dernière passant de 4 à 8%». Pour Loukal, l'utilisation appropriée de ces instruments devrait permettre de «stériliser l'excédent de liquidité induit par le programme de financement monétaire». En conséquence, «le taux interbancaire sur le marché interbancaire à 7 jours a oscillé autour de 2,5 %, un peu en dessous du taux directeur, comme on pouvait s'y attendre dans un environnement d'excédent de liquidité important», a-t-il indiqué. Pour lui, le taux directeur continue de «signaler l'orientation de la politique monétaire en ligne avec ce que la Banque d'Algérie considère comme le maintien de la stabilité des prix». De surcroît, il a fait savoir que le Comité des opérations de politique monétaire a décidé, en mai dernier, de nouvelles mesures : une augmentation du taux de la réserve obligatoire le portant de 8 à 10% et une opération de «cantonnement partiel de la liquidité». Au cours des prochains mois, a-t-il tenu à préciser, la Banque d'Algérie «continuera à suivre de près tous les développements macroéconomiques et monétaires et ajustera, si nécessaire, les paramètres de l'ensemble des instruments à sa disposition pour assurer la stabilité des prix». Par ailleurs, lors de cette rencontre avec la place bancaire du pays, qui avait également porté sur le nouveau dispositif de renforcement de la collecte des devises des particuliers, Loukal a tout d'abord présenté une analyse rétrospective retraçant le contexte de refinancement du système bancaire et de son évolution. Dans ce sens, il a rappelé qu'en prévision du retournement de situation d'excès de liquidité du système bancaire qui avait duré une quinzaine d'années, la Banque d'Algérie avait promulgué une batterie de textes réglementaires pour faire face à l'asséchement prévisible de la liquidité bancaire. Ainsi, dès l'été 2016, la Banque d'Algérie, pour répondre à la contraction de la liquidité bancaire, avait suspendu l'instrument de l'absorption de la liquidité (reprise de liquidité) et avait supprimé la rémunération de la facilité de dépôt, a-t-il expliqué.