L'Algérie, 15e au classement général des 18es Jeux méditerranéens (JM-2018), disputés du 22 juin au 1er juillet à Tarragone (Espagne), avec un total de 13 médailles dont deux en or, n'a pas su rééditer les résultats réalisés lors de la précédente édition en Turquie, enregistrant un net recul par rapport aux autres pays du bassin méditerranéen. Avec des athlètes, qui ont abordé cette compétition avec un flagrant manque de préparation, le bilan de l'Algérie est plutôt mitigé, malgré les performances du nageur Oussama Sahnoune, la consécration d'Hocine Daïkhi au karaté et les deux médailles d'argent en luttes associées. Après la sortie réussie aux JM-2013 à Mersin pour ce qui est de la deuxième meilleure performance dans l'histoire des participations algériennes avec 26 médailles (9 or, 2 argent et 15 bronze), l'Algérie pointe modestement à la 15e place du classement général des JM-2018 avec 13 breloques (2 or, 4 argent et 7 bronze), loin derrière l'Italie leader (56 or), ou encore le Maroc huitième (10 or) et la Tunisie dixième (6 or). En termes de médailles, le nageur Oussama Sahnoune a obtenu, à lui seul, deux breloques : l'or sur 100 m nage libre et l'argent sur 50 m nage libre, battant au passage les deux records d'Algérie des distances, vieux de plus de dix ans. Le spécialiste des concours de saut (triple saut - longueur) et espoir de l'athlétisme algérien, Yasser Mohamed Triki, qui s'est présenté à Tarragone sans son entraîneur, a également réussi une sortie positive en signant sa meilleure performance de l'année (8.01 m) à la longueur, échouant à un centimètre de la médaille d'or. De son côté, le karatéka Daïkhi s'est distingué lors de ces joutes, offrant à l'Algérie sa première médaille d'or dans la catégorie des +84 kg. Le karaté et la lutte seules satisfactions La sélection algérienne de karaté-do, qui s'est également distinguée avec une médaille de bronze remportée par Walid Bouabaoub (-75 kg), a, selon son entraîneur Redouane Idiri, réalisé une belle performance malgré le peu de moyens dont elle a disposé pour se préparer. «Je pense que notre bilan aux JM-2018 est positif avec une médaille d'or et une en bronze. Avec le peu de moyens, je dirai même que c'est un bilan extraordinaire», a estimé le coach national. En luttes associées, les deux médailles d'argent décrochées par Bachir Sidazara (87 kg) et Adem Boudjemline (97 kg) prouvent que les Algériens, «battus difficilement par des champions du monde en demi-finales, n'avaient pas démérité et possèdent les qualités requises pour rivaliser avec les meilleurs athlètes de leur discipline». Le président de la Fédération algérienne, Rabah Chebbah, s'est dit «satisfait» des résultats obtenus par ses lutteurs, soulignant que ces médailles devraient attirer l'attention des responsables du sport national en vue d'une «revalorisation des moyens de préparation de son équipe». La boxe, le judo et les sports collectifs déçoivent Traditionnels pourvoyeurs de médailles d'or lors des joutes méditerranéennes, la boxe (2 bronze) et le judo (2 bronze), ont eu des parcours décevants lors des JM-2018, ne parvenant même pas à atteindre une finale pour jouer l'or. Le Directeur technique national (DTN) de la Fédération algérienne de judo (FAJ), Salim Boutebcha, n'a pas caché sa déception suite à la sortie de ses poulains. «Je suis totalement surpris du ratage des judokas algériens qui ont été out lors de ces joutes. La mauvaise préparation est, une nouvelle fois, pour quelque chose certes, mais il y a aussi l'aspect technique totalement négligé lors du cycle olympique écoulé et qui s'est avéré fatal sur le tatami», a déclaré Boutebcha, nommé à la tête de la DTN depuis deux mois seulement. En sports collectifs, les sélections algériennes de football et de volley-ball, messieurs et dames, ne sont même pas parvenues à franchir la phase de poules, se contentant de jouer les matches de classement pour les places d'honneur, alors que les handballeurs ont été éliminés en quarts de finale par la Tunisie, finaliste du tournoi. Se remettre au travail pour vite rebondir Forte d'une délégation de 233 athlètes engagés dans 24 disciplines, l'Algérie a réalisé une de ses plus mauvaises prestations aux Jeux méditerranéens, ce qui devrait pousser les responsables du sport national à réfléchir à une nouvelle stratégie de développement et mettre les moyens à la disposition des athlètes en prévision des prochaines compétitions internationales dont les JM-2021 à Oran. Hassiba Boulmerka, chef de la délégation algérienne aux JM-2018, a estimé que «le sport national a touché le fond» à Tarragone, estimant que les résultats obtenus par les athlètes aux JM-2018 reflètent «la réalité du terrain». «Nous avons les talents. Nous avons la pâte pour former des athlètes capables de rivaliser avec les meilleurs au monde, mais c'est le même problème qui dure depuis des années. Il faut changer de mentalité et se remettre au travail car il n'y a que ça qui compte», a résumé l'ancienne championne olympique du 1 500 m.